Avec près de trois morts par minute, les Etats-Unis ont enregistré mardi un nouveau record de morts du coronavirus en une seule journée, en pleine deuxième vague planétaire qui s’étend désormais jusqu’à la Chine, où des dizaines de millions d’habitants sont de nouveau confinés.
Un an après l’apparition du Covid-19 dans la province chinoise de Wuhan, la pandémie a fait au moins 1.945.437 morts dans le monde, selon un dernier bilan établi par l’AFP, avant les derniers chiffres américains.
Près de 91 millions de personnes ont été contaminées, et le branle-bas de combat s’intensifie -à coups de « lockdown », couvre-feu et autres restrictions impopulaires-, pour endiguer la deuxième vague qui frappe actuellement la planète.
Les Etats-Unis ont enregistré mardi plus de 235.000 nouvelles contaminations et 4.470 morts.
Jamais jusqu’à présent ce pays, confronté à une flambée de l’épidémie dont il n’arrive pas à reprendre le contrôle depuis l’automne, n’avait encore dépassé la barre des 4.000 décès en 24 heures.
« C’est très certainement la période la plus sombre de toute ma carrière », a constaté Kari McGuire, la responsable de l’unité de soins palliatifs à l’hôpital Sainte Marie d’Apple Valley, une petite bourgade rurale de Californie.
Les patients atteints par le coronavirus dans cet hôpital débordé sont entassés dans les couloirs, les lits de fortune de l’unité de soins intensifs et même dans le service pédiatrique. Selon M. McGuire, le nombre de décès y est « astronomique ».
Dans l’espoir d’enrayer les contagions, les autorités fédérales ont décidé que tous les voyageurs souhaitant se rendre aux Etats-Unis par avion devront désormais présenter, à partir du 26 janvier, un test négatif au Covid-19 afin d’être autorisés à voyager.
Ce test devra être réalisé dans les trois jours précédant le départ pour les Etats-Unis. Les compagnies aériennes seront chargées de vérifier qu’un test a bien été réalisé avant l’embarquement.
Les morts sont à déplorer dans toutes les régions du pays, avec une augmentation particulièrement élevée dans le sud et l’ouest.
Au total, les Etats-Unis ont enregistré 22,8 millions de cas et plus de 380.000 morts du coronavirus depuis le début de la pandémie, soit environ un cinquième des près de deux millions de décès dus au Covid-19 dans le monde La situation est par endroit critique. La ville de New York pourrait arriver au bout de ses stocks de vaccins d’ici la fin de la semaine prochaine, a prévenu son maire Bill de Blasio.
Au Canada voisin, la situation est également très préoccupante: les habitants de l’Ontario ont reçu l’ordre de rester chez eux, alors que le système de santé de la province est « sur le point de s’effondrer » selon les autorités locales.
Plus au sud du continent américain, les autorités du Panama envisagent de louer des conteneurs frigorifiés pour conserver les cadavres, en raision de la saturation des morgues des hôpitaux.
En Chine, qui a très largement éradiqué l’épidémie, apparue dans le pays fin 2019, et où le dernier décès signalé officiellement remonte à mai dernier, plusieurs foyers de contamination sont apparus ces derniers jours, entraînant une réponse ferme des autorités. La province du Heilongjiang (nord-est), qui partage une longue frontière avec la Russie, a proclamé un « état d’urgence épidémique » et ordonné mercredi à ses 37,5 millions d’habitants de rester sur place, après la découverte d’une trentaine de cas de contamination.
Une des villes de la province, Suihua (5 millions d’habitants) avait déjà été placée en quarantaine lundi après la découverte de 45 cas asymptomatiques.
Nationalement, le bilan quotidien fait état mercredi de 115 nouvelles contaminations, soit le chiffre le plus élevé depuis juillet dernier.
Même si l’on reste très loin des chiffres enregistrés dans le reste du monde, la recrudescence des cas de Covid inquiète le pouvoir à l’approche du Nouvel an chinois, qui tombe cette année le 12 février, et donne lieu à des centaines de millions de déplacements de travailleurs migrants rentrant dans leur famille.
Hors du Heilongjiang, quelque 20 millions d’habitants du nord de la Chine sont désormais soumis à une forme ou à une autre de confinement. Et le Hebei, qui entoure Pékin, a interdit à ses 76 millions d’habitants de quitter la province sauf cas d’urgence.
La Chine s’apprête par ailleurs à recevoir une équipe d’experts de l’OMS chargée d’enquêter sur l’origine du coronavirus. Attendue jeudi à Wuhan, dans le centre du pays, elle devrait être placée en quarantaine avant de commencer son enquête.
En Asie toujours, le Japon s’apprêtait mercredi à étendre son état d’urgence, déjà en place sur Tokyo et sa grande banlieue, à sept départements supplémentaires face à l’inexorable progression de la pandémie, avec notamment une fermeture en soirée des bars et restaurants.
L’archipel nippon cherche par ailleurs à isoler un nouveau variant du coronavirus récemment détecté sur quatre personnes arrivées en provenance du Brésil.
Deux variants particulièrement contagieux -apparus en Grande-Bretage et en Afrique du Sud- ont déjà largement contribué à une reprise de l’épidémie dans ces deux pays, et semblent avoir déjà essaimé ailleurs sur la planète.
Le président indonésien Joko Widodo a reçu mercredi la première injection d’un vaccin chinois contre le Covid-19 (Coronavac) dans son pays, au premier jour d’une campagne de vaccination dans l’archipel de près de 270 millions d’habitants où le virus progresse rapidement. « Je n’ai rien senti », a-t-il commenté en riant devant les caméras .
Face à la propagation de l’épidémie en divers points du globe, les gouvernements du monde entier se précipitent pour acquérir et fournir le plus rapidement des vaccins. Des efforts qui ne devraient toutefois pas garantir une immunité collective en 2021 selon l’OMS.
En Europe, l’Agence européenne des médicaments a annoncé mardi avoir reçu une demande d’autorisation pour le vaccin de l’alliance AstraZeneca/Oxford. Elle compte procéder à un examen accéléré, avec une possible décision le 29 janvier, si les données communiquées sont suffisamment « robustes et complètes ».
Une « bonne nouvelle », s’est réjouie la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, alors que le virus a déjà fait plus de 620.000 morts à travers le continent.
Les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont déjà autorisés dans l’UE, qui a signé des contrats avec plusieurs laboratoires dans l’optique de faire gonfler son portefeuille de vaccins potentiels.