Le PPS fait entendre la voix des catégories impactées par les mesures de confinement

LE PPS AU PARLEMENT 

Le chef du gouvernement Saâd Eddine El Otmani a exposé, lundi dernier 12 avril 2021, lors de la séance plénière commune des deux chambres du Parlement, l’évolution de la situation épidémiologique de la COVID-19 et les mesures de prévention prises pour en endiguer la propagation.

Il a également fait état des dispositions arrêtées pour soutenir les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire et avancé plusieurs promesses.

Réagissant aux propos du chef de gouvernement, la députée Aicha Lablak, présidente du groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des Représentants (GPPS : PPS) lui a reproché  d’avoir raté de nouveau le rendez-vous avec les Marocains et leurs représentants au Parlement en prenant des mesures brusques, sans débat préalable et en l’absence d’une communication convaincante à la hauteur de la sévérité des décisions.

Compte tenu de la nature brusque de ses mesures, le gouvernement a été qualifié d’Exécutif « de minuit », auquel il convient d’ajouter aujourd’hui de « gouvernement des communiqués », a-t-elle avancé. Les citoyens sont traités comme des machines, qui n’ont qu’à obéir et non pas des êtres humains, a-t-elle dit.

Et pourtant, le PPS n’a de cesse d’attirer l’attention du gouvernement sur la faiblesse de sa communication, en particulier à la veille de la prise de grandes décisions comme celle du confinement, annoncées à quelques jours seulement du mois de Ramadan.

La prise de telles mesures requiert en effet une campagne médiatique préparatoire à travers notamment une communication plus fournie et plus argumentée pour convaincre l’opinion publique nationale de l’utilité et de la justesse des sacrifices consentis pour endiguer la propagation de la pandémie aux niveaux économique et social dans l’objectif de s’assurer l’adhésion de tous à cet effort.

Malheureusement, le gouvernement a encore une fois opté pour la méthode brusque et immédiate pour imposer des mesures sévères, non accompagnées d’autres qui soient plus concrètes, exceptionnelles et proactives, pour faire face à leurs conséquences sociales, économiques et psychologiques, a-t-elle martelé.

En se comportant ainsi, le gouvernement risque en effet d’anéantir tous les efforts déployés par l’Etat pour la mobilisation de tous dans un élan de solidarité, à travers notamment le soutien accordé à l’économie, aux entreprises nationales et aux familles impactées. Un tel comportement risque aussi de nuire aux réalisations accomplies par le pays en matière de gestion de la crise de la pandémie dans son ensemble et de la  vaccination en particulier, a-t-elle ajouté.

Personne n’ignore que plusieurs catégories sociales dans le dénuement n’attendent que le mois de Ramadan pour pouvoir s’adonner à leurs activités, éphémères la plupart du temps, en mettant à profit la dynamique que crée l’engouement des jeuneurs et des visiteurs pour les produits utilisés dans la préparation des menus de la table du Ftour notamment, selon elle. 

En annonçant ses mesures, le gouvernement devait rassurer les citoyennes et citoyennes par d’autres initiatives de soutien de ceux qui seront impactés le plus par cette fermeture, pour que sa décision soit acceptée, en particulier durant le mois de Ramadan, au cours duquel les dépenses des ménages sont les plus élevées de l’année. 

Personne ne peut s’opposer aux mesures préventives visant à endiguer la propagation du coronavirus et en particulier à l’heure de la circulation de ses variants, a-t-elle ajouté, soulignant qu’il est toutefois inadmissible que le gouvernement prenne de telles décisions sans mesures proactives destinées à garantir un minimum de dignité. 

Plusieurs catégories sociales seront en effet affectées par les mesures dont les cafés, les restaurants, les commerçants et autres métiers qui font vivre des milliers de Marocains et de ménages, sans oublier les franges sociales dans la précarité.

Tout en se cachant derrière les recommandations de la commission scientifique pour justifier la prise de telles décisions aux conséquences fâcheuses sur de larges couches sociales, le chef du gouvernement a encore une fois renoncé à son devoir d’assumer pleinement ses responsabilités politiques, a-t-elle indiqué, tout en déplorant que la gouvernement continue malheureusement de faire preuve de son incapacité de satisfaire les besoins de la population et de ne pas hésiter à recourir à la violence pour faire taire toute revendication, au lieu d’opter pour la voie du dialogue et de l’apaisement, a-t-elle affirmé.

M’Barek TAFSI

Related posts

Top