MENA – Covid19
L’économie marocaine a été l’une des “plus dynamiques à s’ajuster et s’adapter face aux contraintes mais aussi aux opportunités” posées par la crise liée à la pandémie de nouveau coronavirus, a indiqué le Directeur du département MENA et Asie centrale du Fonds Monétaire international (FMI), Jihad Azour, relevant que le Royaume est aujourd’hui “l’un des pays les plus avancés dans la vaccination”, dont le déploiement sera l’un des facteurs déterminants pour la reprise au niveau mondial.
S’exprimant dimanche lors d’un point de presse autour des dernières Perspectives de l’économie régionale établie par le FMI, M. Azour a rappelé que le Maroc a fait face l’an dernier “à deux chocs, pas un seul: la crise du Covid et la sécheresse qui a affecté l’économie marocaine et a produit une contraction de l’économie assez forte comparée aux années précédentes”.
“Cette année, grâce aux mesures que le gouvernement a mis en place l’année dernière, à la fois les mesures sanitaires mais aussi les mesures fiscales et monétaires, le Maroc a réussi à reprendre le chemin de la croissance”, a-t-il indiqué en réponse à une question de la MAP à Washington.
“Tant au niveau de la production, mais aussi au niveau social et bancaire, un certain nombre d’innovations ont permis d’améliorer la protection sociale en transférant à plus de 5 millions de familles à travers les applications bancaires le soutien du gouvernement”, a notamment relevé le Directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord du FMI.
Sur le front de la vaccination, un volet jugé “critique” pour la reprise, l’institution financière internationale considère le Maroc comme étant “l’un des pays les plus avancés”.
“C’est le pays africain le plus avancé et dans la région MENA, si on exclut les pays producteurs de pétrole du Golfe, le Maroc est un des pays les plus avancés”, a indiqué M. Azour.
Selon lui, “l’ensemble de ces actions ont permis au Maroc de renforcer sa croissance pour cette année et aussi se mettre sur une trajectoire meilleure pour l’avenir, pour la reprise de la croissance et pour bâtir une économie plus intégrée et plus forte économiquement”.
Pour M. Azour, le Maroc a pris en compte deux leçons de cette crise: Premièrement, l’importance du social, le gouvernement ayant lancé un grand chantier de réforme du système de protection sociale, et développé une série de mécanismes de protection pour les plus vulnérables.
“En parallèle, la gestion de la politique monétaire et la politique de change par la banque centrale a permis aussi de renforcer cette stabilité, ce qui a permis au Maroc, après avoir tiré sur sa ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) avec le Fonds, d’aller sur le marché avec une émission qui était très positive avec un soutien assez élevé de la part des investisseurs, ce qui a permis au Maroc aussi de renforcer ses niveaux de réserves”, a poursuivi le responsable de l’institution monétaire internationale.
Interrogé sur les perspectives de partenariat avec le Maroc, M. Azour a parlé d’un “partenariat historique”.
“Nous avons accompagné l’ensemble des réformes qui ont été mises en place par le Maroc au cours des dix dernières années. Nous continuons à travailler main dans la main avec le Maroc, à la fois sur les questions liées aux réformes, que ce soit sous forme de programmes, mais aussi sous forme d’assistance technique”.
Et de rappeler, en conclusion, que les Réunions annuelles du Fonds monétaire et de la Banque mondiale auront lieu au Maroc l’année prochaine, “ce sera donc une occasion pour l’économie et la société marocaines de montrer leur capacité de résilience et leur potentiel de croissance”.
Dans son dernier rapport semestriel sur les Perspectives de l’économie mondiale publié cette semaine, le Fonds monétaire international table, pour l’économie marocaine, sur un taux de croissance de 4,5% en 2021, et 3,9% pour 2022.
Au niveau régional, la croissance du PIB réel dans la région MENA devrait remonter à 4,0% en 2021, soit une amélioration de 0,9 point de pourcentage par rapport à octobre.
Dans ses perspectives au niveau régional, le FMI estime qu’un an après le début de la pandémie de coronavirus, le chemin vers la reprise économique en 2021 devrait être “long et différer d’un pays à l’autre”.
“Les perspectives varieront considérablement en fonction de la trajectoire de la pandémie, du déploiement des vaccins, des fragilités sous-jacentes, de l’exposition au tourisme et aux secteurs à forte intensité de contacts, et enfin de la marge de manœuvre et des interventions gouvernementales”, lit-on dans le document.