Nouvelle grille des programmes
Karim Ben Amar
La deuxième chaine s’est refaite une beauté au grand bonheur de son public qui n’a pas eu droit au renouveau depuis quelques années déjà. 2M a revu sa grille des programmes ainsi que sa manière de traiter l’information dans ses journaux télévisés et magazines.
Objectif : mieux décrypter et valoriser l’actualité afin de remplir l’une de ses principales missions qui est l’information. Cependant, Medi1 TV et la RTM n’ont pas revu leurs programmes, pour la simple raison qu’ils sont réalisés en septembre. Pour tout savoir sur la nouvelle programmation de 2M, l’équipe d’Al Bayane a contacté des hauts cadres de la deuxième chaine. Pourquoi ce renouveau ? En quoi consiste ce changement ? Ils nous disent tout. Tour d’horizon.
Enfin, 2M se fait belle pour ses téléspectateurs. La deuxième chaine a considérablement enrichi sa grille des programmes. Monotone et très peu intéressante depuis quelques années déjà, voilà que 2M se met au goût du jour. Programmations diverses, nouveaux formats de journaux télévisés tournés vers le décryptage, nouveaux magazines d’information et de débat, l’on peut prétendre que 2M a innové.
La période de confinement a montré l’attachement du grand public à cette chaîne nationale. Les Marocaines et Marocains ne rataient pas le RDV quotidien avec le petit écran quoi qu’il arrive. Il est vrai qu’au début de la période de confinement obligatoire, la programmation de 2M était très médiocre, mais l’émission «société» du défunt Salah-Eddine El Ghomari diffusée sur l’antenne et ayant pour but de sensibiliser le plus grand nombre en temps de pandémie, a rassemblé tous les citoyens, dans toutes les régions du royaume.
Renouveler la grille des programmes était devenu un impératif pour la deuxième chaine afin de s’aligner avec la concurrence de plus en plus rude : sur le satellite Nilesat.
Contacté par Al Bayane, le directeur des magazines d’informations et du documentaire de 2M, Réda Benjelloun a affirmé que cette nouvelle grille a «élargi l’espace de débat en termes de magazine d’information».
A l’heure où l’information est abondante, et très souvent pas vérifiée, les Fake news sont devenus monnaie courante, à un tel point que l’agence de presse officiel MAP, ainsi que la presse nationale et électronique font un debrief quotidien concernant le vrai du faux des «infos» du jour. « Le bimensuel Moubachara Maâkoum présenté par Jamaâ Goulahsen a pour ambition d’analyser et de décrypter l’information ».Et d’ajouter, « depuis le début de la pandémie liée à la Covid-19, l’actualité est en hausse. Au Maroc, après l’apparition de la Covid-19, il y a eu le déblocage par nos FAR du poste frontière de Guerguarat. Puis, il y a eu la reconnaissance pleine et entière de la marocanité du Sahara par les États-Unis d’Amérique et aussi la reprise des relations avec Israël. Un espace de décryptage et d’analyse de l’information est donc nécessaire».
L’animateur présentera aussi le mensuelle «Nkounou Wadhine». Il aura pour tâche de de débattre de l’actualité avec des différents intervenants, et principalement des jeunes et des femmes. «La particularité de cette émission et qu’elle accueillera des invités qui ne viennent pas des grandes villes. Ces jeunes et ces femmes, qu’ils soient du monde associatif ou autre, débattront des questions de société, sur le même pied d’égalité», annonce Réda Benjelloun.
Les émissions francophones ne sont en reste. Le magazine mensuel, On n’est pas obligé d’être d’accord, présenté par Hanane Harrath devra débattre des grandes questions de notre société. A ce sujet le juriste de formation souligne que « l’on y débatera de questions clivant, et à force d’arguments, défendre son avis. L’objectif de l’animatrice est de trouver un terrain d’entente entre les intervenants».
L’arrivée de Radwan Ramdani à la deuxième chaine a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les téléspectateurs. Ayant fait ses dents en Web TV, ses émissions à succès ont fait de lui un personnage incontournable du champ médiatique marocain. Son émission, de type hebdomadaire, «Ma’a Ramdani», traitera des sujets sociétaux. «La qualité d’interaction lors de cette émission est avéré, puisqu’ il s’agit de faire des confidences les yeux dans les yeux» a-t-il déclaré.
L’année 2021 est très importante. Deux élections majeures s’y tiendront. En effet, les élections municipales et législatives sont prévues la même année et délimiteront la cartographie politique du pays pour les 5 (législatif) et 6 (municipale) années à venir. Le magazine d’information bimensuel, «Confidences de presse», présenté par Abdellah Tourabi.
A cet effet, le directeur des magazines d’information et du documentaire a annoncé que « les hommes politiques seront aussi conviés pour cette émission qui a pour but de sensibiliser les Marocains sur l’offre des différents partis, mais aussi, au jeu politique», atteste-il.
«Ces 5 émissions ont pour but de bien informer les Marocains. Ils viendront ainsi agrémenter la grille des programmes de 2M. Ces émissions touchent les marocains de toutes les régions du Royaume», a-t-il conclu.
Quant aux Journaux télévisés, longtemps très prisés par les Marocains avant qu’ils ne tombent en désuétude au vu du manque d’innovation, l’équipe d’Al Bayane a contacté Hamid Saâdani, fraichement nommé directeur de l’Information. L’ex-présentateur vedette a affirmé que le renouveau est le mot d’ordre. «L’équipe de 2M a lancé une réflexion depuis près d’un an et demi sous forme d’ateliers. Tous les journalistes et intervenants dans les journaux télévisés y ont participé afin de faire évoluer les contenus et la forme du JT».
Face à l’explosion de l’accès à l’information via les réseaux sociaux ainsi que la presse électronique, l’adaptation à cette nouvelle est impérative. A ce sujet, le directeur de l’Information de 2M signale qu’ «après réflexion, il nous est paru urgent de renouveler la méthode, mais aussi le concept du JT». Et d’ajouter, «le Marocain ne veut plus voir les informations sous le format classique : présentateur assis, présentant les informations, avec parfois un invité extérieur».
Le relooking et le renouveau du JT et du studio dans lequel sont enregistrées les informations devenaient urgents. «Désormais, le JT est présenté dans un studio de 200m carrés, en plus d’un mur d’images de 12 mètres. Ce dernier permet de visualiser l’information, les graphiques, les cartes, les photos, les images etc. De plus, le nouveau format du JT est attrayant, offrant une facilité d’accès à l’information, puisqu’il est composé d’un journaliste ou d’un chroniqueur accompagné d’un visuel permettant aux téléspectateurs de mieux cerner l’information» a-t-il souligné.
Quant à la modernisation du JT, Hamid Saâdani a assuré qu’un Journal télévisé ne pouvait être modernisé sans que le studio ne bénéficie d’un relooking. «Le nouveau format du JT ne pouvait être réalisé dans un studio ancien».
Concernant le nouveau concept du journal TV, le directeur de l’Information de 2M a déclaré que «depuis le renouveau du JT, il est très dynamique. On ne s’assoie pas longtemps, il y a beaucoup de mouvements et cela est à l’image d’une société en mouvement».
«Les chroniqueurs font tous partie de la maison. Ils présentent leur chronique hebdomadaire fixe sur un thème dûment préparé. Sans oublier les 12 bureaux régionaux de 2M mis à contribution, pouvant intervenir dans les JT. Il peut aussi y avoir un invité externe qui explique, détail et analyse une information», a-t-il annoncé.
La grande nouveauté du JT et l’invité salon. Dans une ambiance décontractée, le présentateur questionne l’invité. «On s’est ouvert sur d’autres compétences, surtout chez les jeunes, dans des domaines divers et variés. Nos invités ne sont pas spécialement des stars, ils peuvent aussi être des inventeurs etc ».
«Mais ce qu’il faut retenir de ce nouveau format du JT, est que désormais, l’on ne s’arrête plus à l’information. On va vers le commentaire et l’analyse, surtout dans les JT du soir. Puisque l’information est présente depuis plusieurs heures, notre mission consiste à donner une valeur ajoutée à cette information. Le JT doit désormais être en complémentarité avec les réseaux sociaux», conclu-t-il.