Fairouz El Mouden

L’objectif zéro Mika annoncé par le département du commerce et de l’industrie et dont la loi 77-15 entrée en vigueur en 2015  et modifiée il ya quelques mois risque d’être difficile voire même irréalisable. Trois ans durant, les sachets en plastique continuent de circuler dans tous les commerces sans aucune crainte des autorités de contrôle ni des sanctions liées à leurs utilisation…

Au-delà de la résistance mécanique des sachets en plastique, c’est  de l’opposition à la loi 77-15 qui interdit la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique qu’il s’agit aujourd’hui. Le sujet est toujours d’actualité. Une scène qui s’est produite le samedi dernier dans un magasin des épices et fruits secs à Derb Ghalef  dit long sur la chasse «avortée»  de l’utilisation en masse et à grandes échelles des sachets en plastiques dans le commerce de détail comme dans celui de gros.

Au moment où des contrôleurs surgissent  soudainement dans ce magasin pour contrôler l’utilisation des sacs en plastique, le vendeur n’a pas montré des signes d’inquiétude ou de gêne par rapport à la présence des deux contrôleurs en question. Ces derniers ont pu constater l‘existence des sachets incriminés et inspecter tout le magasin calmement pour quitter quelques minutes plus tard  le point de vente sans établir un procès verbale ni aussi saisir  les sachets en plastique sur place. Pire encore, le vendeur persiste et signe et prend le soin de peser des produits alimentaires dans des sachets en plastique en présence même des contrôleurs.

Qu’est ce qui s’est passée réellement ? Interrogé, un des jeunes vendeurs sur place confie que ce contrôle reste encore formel et que personne ne prend au sérieux cette histoire d’interdiction des sachets en plastique qu’il achète actuellement à 40 dirhams le kilo de chez le fournisseur. Il explique aussi que la corruption bat le plein dans cette affaire de chasse aux sachets en plastique.

Cela étant, peut-on se réjouir aujourd’hui de la mise ne place d’une loi 77-15 qui n’est pas appliqué ni respecté par la communauté des commerçants ni pas celles des clients et des autorités de contrôle agrées. La question mérité d’être examiné en profondeur pour  détecter les dysfonctionnements et définir à nouveau les responsabilités. Le comble est que les prix de vente des sacs en plastique autorisés actuellement dans les commerces ont flambé depuis.  Bannir de manière radicale l’utilisation des sachets en plastique relève du rêve lointain!!!

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