Entretien avec Hassan Sentissi El Idrissi Président de l’ASMEX,
La décarbonisation de l’économie nationale est un nouveau défi auquel font face les entreprises marocaines notamment, celles orientées vers l’export. En trois questions, le président de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), Hassan Sentissi El Idrissi, exprime son point de vue sur les menaces et opportunités de ce processus qui consiste à réduire l’empreinte carbone de l’économie et des entreprises, en mettant fin aux activités fortement émettrices de CO₂.
1- La décarbonisation représente désormais un nouveau défi aux entreprises marocaines, notamment celles orientées vers l’export. Comment vous préparez-vous pour vous conformer aux nouveaux standards européens ?
Pour se conformer aux nouveaux standards européens, il est nécessaire et urgent de doter nos entreprises d’énergies propres. Il est à rappeler que le Maroc dispose d’une industrie en mesure actuellement d’utiliser une énergie renouvelable et compétitive. Le plan de relance de l’industrie marocaine devrait placer la décarbonation du tissu productif en priorité à la lumière de ce qui se passe dans d’autres contrés à l’instar de l’Europe.
Par ailleurs le Maroc est cité en référence en matière de développement des énergies renouvelables que ce soit l’éolien ou le solaire ; ce dont on doit être très fier. Ceci découle d’une stratégie impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le préserve qui est l’instigateur d’une vision clairvoyante amenant le Maroc à accélérer sa transition énergétique. Celle-ci vise à produire de l’énergie nationale à partir de sources renouvelables à hauteur de 42% en 2020 et à 52% à l’horizon 2030.
Aussi, les engagements dans la production des énergies renouvelables font du Maroc une plateforme crédible pour accueillir des investissements industriels dans de bonnes conditions de productivité, de compétitivité tout en intégrant les préoccupations environnementales.
Récemment, à travers une commission thématique créée suite à la signature d’une convention avec un partenaire mondial, l’ASMEX envisage de déployer un plan d’actions qui vise à sensibiliser et accompagner les entreprises exportatrices marocaines à se doter de dispositifs de génération d’énergies propres L’objectif de l’ASMEX est de renforcer la compétitivité de l’offre exportable marocaine en réduisant les coûts de l’énergie.
2- Quels sont les obstacles qui se dressent devant les entreprises dans ce processus ? Comment faut-il les soutenir à votre avis ?
L’obstacle majeur qui s’oppose particulièrement pour les PME est le financement. L’ASMEX a pris ce facteur en compte en s’associant à des partenaires apportant et les solutions technologiques et les financements nécessaires.
Nous sommes en cours d’exploration d’autres solutions économiques proposées par des opérateurs bancaires internationaux afin que les entreprises marocaines puissent accéder à l’utilisation des énergies propres.
3- Comment peut-on envisager cette nouvelle contrainte comme une opportunité ?
Eu égard aux investissements opérés par le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, la position géostratégique du pays et les accords conclus avec des partenaires mondiaux, la décarbonisation est considérée à notre niveau comme une opportunité ainsi qu’un axe de différenciation par rapport à d’autres offres concurrentielles existantes.
Elle permettra de réduire sensiblement la facture énergétique qui pénalise le processus de production au niveau des PME et renforcer ainsi leur compétitivité sur les marchés internationaux.