Alors que les anticipations des différents opérateurs du marché boursier marocain étaient optimistes pour cette année, notamment après avoir clôturé 2019 sur une franche progression de 7,11%, la pandémie de nouveau Coronavirus (Covid-19) est venue tout chambouler.
La Bourse de Casablanca, à l’instar des places internationales, a connu une année agitée, durant laquelle le Masi a joué le yo-yo, affichant la correction la plus rapide de son histoire, mais aussi un rattrapage au delà de toutes les prévisions.
Pourtant l’année boursière a commencé plutôt calme et surtout dans le vert. Sur les deux premiers mois, le Masi avait clôturé en léger rebond, avec un Year-To-date (YTD) de +0,73% à 12.260,94 points (+2,96% sur le seul mois de janvier). Ce n’est qu’à partir de mars, avec à l’annonce des premiers cas de contamination au covid-19 au Maroc et par la suite l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, du confinement et la décision de la fermeture des frontières, que la Bourse a commencé sa descente aux enfers.
Au 18 Mars, le Moroccan All Share index s’affichait à 8.987 points, soit une perte 26,2% depuis le début de l’année. La casse a été, cependant, limitée grâce à la décision de l’Autorité marocaine du Marché des capitaux (AMMC) de réduire les seuils de variation quotidiennes des cours des instruments financiers (4% du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode continu et 2% du cours de référence pour les titres de capital dont la cotation est en mode fixing).
A partir de mai, la place casablancaise a commencé à afficher quelques signes de reprise, portés, selon les différents analyses, par la reprise partielle de l’activité économique du pays, du déconfinement graduel ainsi que la décision inédite de Bank Al-Maghrib (BAM), au terme de sa deuxième session de l’année 2020, de réduire son taux directeur de 50 points de base à 1,5% et de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques. Au lendemain de cette décision, à savoir le 17 juin, le Masi avait terminé sur une hausse remarquable de 3,51% à 10.438,48 points.
Après une période d’hésitation, la Bourse a ensuite accéléré, à partir de fin septembre, sa reprise, qui s’explique notamment par l’annonce par plusieurs laboratoires internationaux d’une efficacité supérieure à 90% de leurs vaccins contre le Covid-19, le retour à la distribution des dividendes de la part du secteur bancaire, ce qui constitue aux yeux des investisseurs un signal rassurant pour l’année 2021, ainsi que par l’appréciation significative de la pondération du Maroc dans le MSCI FM à 13,4% contre 8,5% en août 2020, lui conférant plus de visibilité auprès des gérants de fonds internationaux.
A date d’aujourd’hui, et à 5 séances de la fin de cette année, qui restera gravée dans les annales de l’histoire, le principal indice de la Bourse de Casablanca, accuse une contre-performance de 6,79% à 11.345,3 points. Le nouvel indice MSI 20, lancé le 8 décembre dernier et qui reflète la performance des cours des 20 entreprises les plus liquides du marché, affiche une perte de 7,28% à 927,16 points, alors que le Madex enregistre une baisse de 6,89% à 9.235,59 points.
Le FTSE CSE Morocco 15, l’indice regroupant les 15 plus grosses capitalisations de la place, affiche pour sa part une régression de 4,83% à 10.314,41 points et le FTSE CSE Morocco All Liquid -7,19% à 9.752,41 points.
La capitalisation boursière se chiffre à 587,86 milliards de dirhams (MMDH), contre 630 MMDH à fin décembre 2019. Rappelant que lors de la séance du 18 mars, la capitalisation boursière du marché casablancais s’élevait à 467,3 MMDH.
Au chapitre des variations sectorielles, 9 secteurs des 24 représentés au marché casablancais affichent des performances positives. L’indice des « Matériels, Logiciels & Services Informatiques », arrive en tête de liste avec une progression de 51,21%, dopé par HPS, Disway, Microdata et M2M Group qui avancent respectivement de 70,13%, 32,21%, 24,26% et 8,91%.
L' »Industrie pharmaceutique » occupe la seconde place des performances sectorielles avec +16,21%, grâce à Sothema (+21,65%), suivi de celui des « Mines » qui profite de la bonne tenue de Managem (+35,29%) et sa filiale SMI (+25,26%).
Parmi les secteurs sortant gagnants de cette année figure également les « Distributeurs » (+11,86%), tiré par Label’Vie (+19,27%), ainsi que celui du « Pétrole et Gaz » (+6,65%).
A l’opposé, le secteur de la « Participation et promotion immobilières » accuse la plus forte baisse (-41,35%), suivi de « Loisirs et Hôtels » (-34,91%), « Sylviculture et Papier » (-27,51%) et « Transport » (-19,46%). L’indice des « Banques » affiche -14,31%, tandis que la baisse du secteur des « Télécommunications » est de 5,29%.