Point de vue
Par Safaâ El Yacoubi
Le «féminisme» a toujours été associé à la «lutte»; lutter pour les droits de la femme, lutter pour l’égalité, lutter contre la discrimination, lutter contre le patriarcat …. et j’en passe. C’est un combat permanent que la femme mène dans et contre un monde où, à la fois, le mâle est omnipotent et omniprésent.
Le féminisme s’inscrit dans une démarche globale (familiale, politique, économique, culturelle…) et ne concerne cependant pas que la femme. Tout individu conscient des inégalités, repoussant des idées sexistes et revendiquant une société équitable est, par définition, féministe.
Les normes sociales ont toujours apparié le féminisme au sexe féminin, dire des femmes qu’elles sont féministes est cohérent, dire des hommes qu’ils sont féministes semble presque aberrant.
Et pourtant…je pars de certaines expériences, consultées ou rapportées…mais je ne généralise guerre…
Si la violence à l’encontre de la femme constitue une atteinte à son intégrité physique, le féminisme, quant à lui, est constamment en quête de son indépendance et l’amélioration de sa vie sociale et notamment maritale..
A ce propos, une question qui pourrait nous interpeller, nous les femmes; celle de connaitre la manière dont nous pourrions exercer notre féminisme, particulièrement, dans le cadre d’une union qui, certes, débute en duo, mais qui évolue et parfois s’achève en duel. La mise en pratique du féminisme au sein d’un couple est-elle évidente ?
Arrêtons de nous voiler la face et admettons haut et fort qu’à notre époque, l’époque actuelle, le choix d’une conjointe se fait in fine sur la base d’un certain nombre de critères ; en effet l’homme dit « moderne » favorise voire même exige, que sa future épouse dispose d’un diplôme d’études distingué, d’une vie professionnelle parfaitement rémunérée, ou le cas échéant d’un héritage acquis ou non encore acquis. Après le mariage, il sera même amené à «solliciter» une participation financière périodique afin que les deux protagonistes subviennent, des fois même à part égal, aux dépenses familiales.
Une telle situation rend l’homme, malgré lui, un coépoux avec la vie active de sa «bien-aimée», adhérant à une «polyandrie» mais renonçant à son droit de «polygamie», étonnant ? A-t-il réellement le choix ?! Il faut bien que l’union jouisse d’une vie décente et pourquoi pas confortable. La quête d’un confort pécuniaire a fait naitre une nouvelle espèce de féministes impulsifs.
Ces hommes féministes par impulsion qui, inévitablement, mettent leur ego et leur virilité de côté se trouvent ainsi guidés par des convictions féminines, reconnaissant d’une manière ou d’une autre l’existence inéluctable de la femme aussi bien dans la société que dans la vie d’un Homme.