Hier on a voté ; et, le lendemain du vote est généralement studieux. L’analyse des scrutins absorbe les esprits. La recherche de la compréhension des résultats électoraux prédomine leurs interprétations et leurs conséquences, parfois inconsciemment.
Une nouvelle page de la vie politique nationale va s’écrire par une nouvelle législature de cinq années.
Les élections émanent du champ politique tel qu’il se présente. Par leurs résultats, elles confirment, ou infirment, la légitimation politique recherchée par les parties en lice.
Dans l’instant, et sans se référer à l’histoire et sa magnificence ; le nombre des candidatures, la couverture du territoire national, la nature de la campagne électorale menée, la qualité du programme présenté et la présence sur le terrain pour communiquer directement avec la population, loin de la poche et du ventre mais près de l’intelligence de chacun, la teneur du discours, l’accueil de la population sont autant de facteurs discriminants pour les partis politiques dont le nombre dépasse la trentaine. On porte tort à notre processus démocratique en voulant faire croire que tous les partis politiques sont du même acabit. Pour le moins que l’on puisse dire, dans cette campagne électorale covidée, et quel que soit son score, « le Sérieux » s’impose et « le Livre » donne à réfléchir. C’est une école dans la vie politique nationale.
Il est temps de redonner à l’engagement politique la crédibilité qu’il mérite. C’est là aussi un facteur de progrès vers la consolidation du processus démocratique. La clarification s’imposera et aura des conséquences sur les organisations politiques elles-mêmes, leur fonctionnement et leurs capacités à encadrer la population, à assurer la gestion des affaires publiques et à participer à l’exercice du pouvoir comme le stipule la constitution.
De même, le rendement des efforts de la campagne électorale pour « faire voter » et « bien voter » est apprécié.
La participation à la consolidation de la démocratie représentative par le biais du suffrage universel s’érode partout par la distanciation de plus en plus grande entre la personne qui vote et le représentant élu. La perception du contexte électoral et ses enjeux ne sont pas toujours évidents pour l’ensemble de la population et les facteurs déterminant la préférence électorale restent un sujet de sociologie politique encore à défricher.
Cela relève de la responsabilité constitutionnelle des partis politiques certes ; mais aussi de l’efficience des politiques publiques au bénéfice de la population dans son ensemble et des territoires. Une politique de proximité devra être développée beaucoup plus en s’inscrivant dans le temps du quotidien. De l’organisation politique partisane de base, du conseil communal au conseil régional, l’ensemble doit œuvrer pour préserver la dignité de la population, améliorer ses conditions de vie et renforcer la cohésion sociale.
L’intrusion des réseaux sociaux est à l’aune du nombre de like et de partages. Une campagne parallèle où se trouvent ceux et celles qui appellent l’électorat à une participation massive et d’autres qui, par ce biais, cherchent le buzz et en font une source de profits en excitant l’émotion et en pratiquant la surenchère, devenues un argument pour faire valoir un discours populiste, redresseur des torts donquichottesque. En somme, Zorro dans le discours et Zéro dans l’action. L’assainissement est fonction du degré de conscience de la population et sa capacité à discerner le bon grain de l’ivraie. Cette conscience se confortera encore dans la lutte et par la mise en œuvre d’une politique sociale tous azimuts : éducation et formation, santé, emploi … et par la pratique démocratique.
Quelle que soit son taux, la dimension sociale de l’abstention est à prendre en grande considération. Dans le contexte que l’on vit, l’abstention est schizophrène. Elle relève d’une distorsion entre le désir du changement et un comportement qui lui est contraire. Par des motivations variées, où la déception se mêle à un attentisme portant sur les conditions idéales d’une élection, à un « je m’en foutisme » insouciant plaçant une grande partie de la jeunesse dans les rangs des spectateurs, l’abstention empêche le vote de celles et de ceux qui ont intérêt à booster la dynamique du changement vers le mieux. L’abstention ne sanctionne pas, au contraire elle favorise les tenants de la stagnation et de l’obscurantisme et handicape les forces démocratiques et de progrès.
Des résultats ? La majorité simple des sièges à la Chambre des représentants ne pourra pas être réalisée par un parti. Celui classé premier à l’élection législative aura à désigner le chef du gouvernement. Bien avant, dans la campagne préélectorale, ceux qui sont dans la confidence « des simulations », jouant aux augures ou traduisant une volonté qui leur est inspirée, ont formulé un pronostic. Se réalisera-t-il ou sera-t-il classé dans « les injonctions » qui renforcent le smog du champ politique national. Qui vivra verra.
En corollaire de ce qui précède, quid des alliances ? Elles se feront en fonction des résultats et de la convergence des volontés à former un gouvernement fort pour impulser la relance économique et consolider le processus démocratique dans tous ses aspects sociaux, culturels et environnementaux.
Le projet d’un nouveau modèle de développement, une nouvelle législature et l’espoir d’un nouveau souffle démocratique. « Concurrencez donc dans les bonnes œuvres ».