Lors de la session du conseil provincial d’Inezgane-Aït Melloul, le gouverneur a tenu un discours introductif, résolument marqué de fermeté et de rigueur. Face à une assistance composée de décideurs des six collectivités territoriales, il mit du ton dans le mot inaugural pour fustiger les conduites de complaisance dont fait preuve une flopée de décideurs en toute contradiction avec ses engagements pris au préalable, afférente à sa mission, à l’image, à titre d’exemple, des souks en défaut d’exécution. Cet esprit laxiste en difformité diamétrale avec la notion de l’intérêt public, tend à porter préjudice aux attentes des populations. Ce rappel à l’ordre aux fortes charges citoyennes, émanant d’un responsable administratif connu pour ses conduites loyales, ne fait qu’interpeller l’élu et l’acteur politiques à se mettre pleinement au service de la ville…
On aura cité cet exemple tout particulier coulant d’une composante de la région Souss Massa, en l’occurrence Inezgane- Aït Melloul, afin de blâmer justement la prolifération des manies inciviques d’un nombre de décideurs de communes dont les agissements sont fort entachés d’abandon envers les divers besoins des citoyens. Il serait donc condamnable de constater que l’espace communal, pour sa plupart, soit «infesté» par des véreux dont le seul souci serait de se servir des opportunités de la commune au lieu de la servir. D’autre part, comme ce fut le cas de la province sus mentionnée, on aura relevé le monopole préjudiciable des instances élues, issues de la même obédience politique, dans la totalité de ses constituantes. Ce déséquilibre incite certains «malfrats» des communes de donner libre cours aux viles exactions en rupture avec les lois et procédures en vigueur.
Il est bien évident que les organismes de de l’Etat chargés de la réprimande des irrégularités communales sont souvent à pied d’œuvre. Nombre de présidents de communes sont, de ce fait, radiés de leur fonction voire déférés en poursuite judiciaire. Mais, il s’avère que la voracité ou du moins de l’ignorance font toujours légion, au sein des institutions censées être au diapason des mutations sociales de la Nation. La démocratie participative qui s’érige en mécanisme fondateur de l’éclosion des agglomérations au pays, peine à se promouvoir, tant que les tics de certains «scélérats» s’obstinent à se défaire des attributions publiques pour l’assouvissement desquelles ils sont au service des habitants.
Il est bien vrai que les budgets de communes, en particulier celles du milieu rural, sont modiques et ne suffisent nullement aux besoins de plus en plus insistants des populations. Il n’en demeure pas moins révoltant que les pratiques éhontées de nombre de certains membres sans scrupule n’ont pas de cesse de faillir à leur pacte social. Il va sans dire également que les partis politiques ont une part de responsabilité de cette défection puisqu’ils présentent les candidats aux élections sans en étudier l’intégrité ou encore ferment les yeux devant les insanités de leurs élus, sans la moindre réaction à leur égard. A priori, on ne peut passer sous silence non plus le «soudoiement» scabreux de certains agents de tutelle en collusion avec des présidents à la fois soumis et intéressés. Tous ces dysfonctionnements tirent vers le bas le système représentatif au sein de notre pays et renvoient une image si terne en interne et externe du royaume.