Un «oui mais» pour le secteur

Assises des Services

Romuald Djabioh

Le mercredi 18 décembre 2024, Casablanca a accueilli les « Assises des Services », organisées par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) en collaboration avec la Fédération du Commerce et des Services (FCS), sous le thème : « Quelle place des services dans la stratégie de développement économique et social ? », visant à explorer les stratégies de soutien aux TPME du secteur des services, renforcer leur compétitivité et encourager la création d’emplois. Par ailleurs, les Assises ont été marquées par la signature de deux accords stratégiques.

Chakib Alj, président de la CGEM, a ouvert l’événement en soulignant l’importance de réunir les acteurs du secteur pour définir des solutions concrètes et accélérer la croissance du secteur des services, qui représente 50% du PIB marocain, soit une contribution de 730 milliards de dirhams et emploie près de 5 millions de personnes. Il a également abordé les défis de structuration du secteur et de la concurrence déloyale du secteur informel, appelant à son intégration dans l’économie formelle par une coopération étroite entre le secteur privé et les pouvoirs publics.

Dans le cadre de ces Assises des Services, organisées, plusieurs membres du gouvernement, ainsi que des présidents d’associations et fédérations se sont exprimés pour débattre de la question centrale : « Quelle place pour les services dans la stratégie de développement économique et social ? ». Ainsi, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences (MIEPEEC), a rappelé que le secteur des services, bien qu’étant un acteur clé de l’emploi, se heurte à de nombreux défis, notamment la prépondérance de l’informel. Il a précisé : « Nous avons signé une convention pour soutenir la formalisation du secteur. Il est crucial de le mettre à niveau, car ce secteur regorge de potentialités, tant dans l’économie domestique qu’à l’export ».

Il a aussi évoqué les performances impressionnantes du secteur à l’échelle internationale et les investissements réalisés par le gouvernement, avec 14 milliards de dirhams alloués pour soutenir l’emploi et les très petites entreprises, dans le cadre de la loi de finances. Selon lui, « ce secteur sera au cœur de nos préoccupations, car il constitue un levier majeur pour la création d’emplois, notamment dans les régions. »

De son coté, Hicham Saadli, président de la FCS, a souligné que les services jouent un rôle fondamental dans la croissance économique du pays. « Les services représentent 50% du PIB et emploient près de 50% de la population active, mais ce chiffre reste inférieur à celui observé dans les pays développés, où ce secteur représente 62% de l’emploi. »

 Il a insisté sur le fait que, bien que certaines catégories de services disposent déjà de stratégies sectorielles (notamment dans la logistique), d’autres n’ont pas encore été pleinement identifiées ni intégrées dans les écosystèmes productifs. Il a précisé que l’absence de stratégie spécifique pour certains métiers de services freine leur développement et empêche leur contribution maximale à l’économie. « Si ces métiers ne sont pas à la hauteur, ils risquent de ralentir les autres secteurs productifs », a-t-il conclu, en appelant à la signature de conventions pour structurer ce secteur et en faire un moteur de croissance.

Enfin, deux accords stratégiques ont été signés lors de l’événement. Le premier, une convention-cadre de partenariat, a été signé entre le ministère de l’Inclusion Économique, la CGEM et la FCS pour soutenir le secteur des services en matière de formation, d’emploi et d’employabilité. Ce partenariat prévoit un suivi régulier, des actions de sensibilisation pour les entreprises, et un accompagnement des jeunes entrepreneurs. Le second accord, un mémorandum d’entente, a créé le « Groupe Maroc Services », un collectif visant à renforcer le secteur des services comme un pilier stratégique de l’économie marocaine. Ce groupe regroupe plusieurs fédérations sectorielles, qui s’engagent à faciliter les synergies, promouvoir l’internationalisation des services marocains et plaider pour des réformes favorables au secteur.

Étiquettes , ,

Related posts

Top