Décidément, le nouveau gouvernement semble peiner à tenir le taureau par les cornes. A peine fut-il installé qu’il empile les déculottées, l’une après l’autre, sans relâche. En un peu plus d’un mois, il en aura concédé pas moins de trois fessées dans les rues, sans pouvoir dissuader les mutineries protestataires qui s’agitent à plein régime. Tout d’abord, le désaveu à propos du pass-vaccin, vivement arboré par les contestataires. Ensuite, la cherté des produits de première nécessité dont les coûts saccagent les petites bourses. Enfin, le tollé généré par la note relative au plafonnement à trente ans, afférent aux futurs enseignants. Il faut bien dire que toutes ces mesures sont prises à la hâte et à l’improviste, sans concertation avec les concernés ni sensibilisation au préalable. Aujourd’hui, ce sont les foules déchaînées qui inondent les artères des villes, affrontées aux unités musclées de services d’ordre, en état d’alerte. En fait, on aura déploré le climat de tension qui s’instaure, sans nulle médiation à même de semer les apaisements et de juguler les dérapages. A cet égard, l’Exécutif n’a guère jugé bon d’expliquer largement ses actes et de communiquer les tenants et les aboutissants de ses décisions pour éviter de heurter un peuple désemparé. Mais, il paraît que la force de persuasion politique aurait échappé au « ramassis » technocratique, à cours d’expertise aux affaires publiques. A cet effet, il importe de primer l’accalmie sociale, au lieu d’en faire un brasier, au risque d’aller droit à la dérive, en ce moment crucial de crise pandémique. Il conviendra aussi de dire que le « slogan social » sous la tunique de laquelle se déguise la mouture hyper libérale du gouvernement, serait sans doute, en passe d’incendier encore davantage la place publique. Il est donc bien clair qu’au rythme où s’annoncent les rapports antagonistes entre les vœux des actuels gouvernants et les attentes des gouvernés, les paradoxes flagrants ne font que dévoiler les intentions mises en filigrane. Vraisemblablement, à voir la profusion des démarches irréfléchies du gouvernement en si peu de temps et son incapacité d’y remédier comme il se doit, on a l’impression que ces bavures se feraient siennes durant son mandat. Il va sans dire que la riposte instantanée des forces vives de la nation se devrait d’être au rendez-vous, en vue de faire face à l’atteinte des droits des citoyens. Certes, on aurait bien voulu donner plus de temps de familiarisation à l’Exécutif afin qu’il puisse vaquer à ses tâches dans les conditions optimales. Cependant, les sorties hasardeuses dont il a fait preuve, au prélude de ses fonctions, ont incité à la réaction collective de l’opposition au parlement, des populations et des divers réseaux sociaux.