Tribune libre
Ensemble pour un parti fort, novateur et influent
… au service des causes suprêmes de la Nation et du Peuple
Saoudi El Amalki
• Un événement très attendu et appréhendé
De tout temps, le congrès national du Parti du Progrès et du Socialisme, a toujours constitué un événement de haute production idéelle et de profonde teneur politique. Non seulement aux congressistes du parti, mais également, à l’ensemble de l’élite et l’intelligentsia, du fait de la faculté féconde par laquelle se fait valoir son produit inventif dans le paysage politique national. A aucun moment, durant toutes les épreuves de naguère, le PPS ne s’est permis de rabâcher ni causerie redondante ni analyse consommée, quoique sa ligne de fond reste à jamais, une constance immuable, savamment étoffée et adaptée, en fonction des péripéties du cours de l’actualité. A cet égard, il n’a pas eu de cesse, depuis son panthéon fondateur, de se garder de verser dans le populisme, de tomber dans le négativisme, encore moins de faire de la surenchère. Il s’est attelé à sécréter le discours loyal, le message clair, le propos juste sans ambages. « Vous avez toujours eu cette distinction de vous comporter dans la transparence car ce que vous avez sur le cœur, vous n’hésitez pas à le dire en public !», avait confié le Roi Hassan II, quand il recevait une délégation de l’ancien bureau politique du parti, conduite par le leader feu Ali Yata. Un témoignage qui émane d’un chef d’Etat, à une ère cruciale du processus démocratique de notre pays, caractérisée par une certaine « grisaille » entre l’Institution Royale et le Mouvement National, à l’époque.
•Un parti plus que jamais féru de son identité
Au lendemain des coups répétés dont il a été victime, durant le mandat qui rend ses ultimes soupirs, le PPS s’est ressaisi pour redorer son blason vilement malmené, lors de l’échéance électorale de 2016. Il brandit haut et fort un mot d’ordre des plus frappants, pendant son X ème congrès national en vue de, d’une part, crucifier ces pratiques régressives périlleuses dont les incidences nocives entachent l’action politique saine et d’appeler à mettre en avant « un nouveau souffle démocratique », d’autre part. Un slogan mobilisateur qui éperonnait en fait, le champ politique national biaisé par une attitude désinvolte à laquelle les tessons cassés assénaient une panne criarde. Face à cet état politique frelaté, le PPS a jugé bon de couper court à un gouvernement apathique, transformé en réel guignol pour rejoindre le camp d’opposition auquel il mettait du ton et du tonus, à la veille des grands préparatifs de l’échéancier électoral du 8 septembre 2021. A cette déconfiture politique s’était ajoutée la crise pandémique dont les effets affectaient cruellement la vie sanitaire et économique. Il convient de constater que, en dépit de ce mal viral, le PPS s’était illustré par sa présence au quotidien, à travers les réunions régulières en distanciel du bureau politique, les positions et les alternatives qui en découlent au service de la nation, les multiples actions de ses militants en direction des citoyens. Il est bien conscient de ses limites en termes de moyens, mais en tire profit au maximum en les revisitant à tout moment en faveur des besoins vitaux de la nation et du peuple, sans qu’elles soient, pour autant ni surdimensionnées ni sous-estimées. Le théoricien marxiste, Antonio Gramsci disait un jour à ce propos :« Il est loisible d’avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir !
•La voix de la transcendance politique, la voie de la transition démocratique
Fidèle aux valeurs héritées de ses ancêtres et aux principes échus de son legs idéologique, il ne baissait jamais les bras devant l’effronterie politique dont font bassement usage certains fossoyeurs des vertus démocratiques. La mise à mal à laquelle furent soumises les dernières élections en est une abjecte illustration de par les flots d’argent sale, injectés dans le corps des électeurs. Sans nul doute, jamais le pays n’aurait connu un ruissellement de liquidité si crasseux et ignoble tel qu’il aurait connu, en cet événement de haute acuité nationale. Le PPS s’introduisit dans ce guêpier infernal avec ses ressources endogènes et en est sorti sans trop de dégâts, grandi par sa prestance noble et relevé par sa chevalerie inaltérable au sein d’un électorat avec lequel il partage les idéaux de décence et de dignité. Il aurait aimé faire partie de la majorité, puisqu’il se voit toujours concerné par la poursuite des générations de réformes résolument amorcées en 1998, sous l’Alternance fort engagée par le noyau dur des entités progressistes. Un parti politique n’en est un que s’il se bat pour s’ériger en force de pouvoir afin de faire prévaloir son projet de société dans le gouvernement, comme disait à ce sujet l’homme d’Etat français, Napoléon Bonaparte :« N’est pas un bon soldat celui qui ne songe pas à devenir général ». Mais, le PPS ne peut composer avec un «ramassis libéral», faussaire des élections, dont l’incompétence, la disharmonie et la cacophonie se confirment au fil du temps.
•Les enjeux et les alternatives du congrès national
C’est donc à la lumière de tout ce qui précède, le XI ème congrès national du parti s’annonce porteur de novations aussi bien sur les plans politique et économique qu’environnemental et culturel. Au fait, il ne se serait jamais agi de rupture abrupte par rapport aux productions précédentes, mais d’une continuité et d’un fil conducteur avec tout de même, des remises en cause sur telle ou telle question. A ce stade là et dans le cadre des commissions nationales et thématiques, élues par la dernière session du comité central, les projets de thèses, très en particulier politique et programmatique du parti sont en cours de finalisation avant d’être soumises à un large débat public auquel une pléthore de sympathisants et d’intéressés est invitée à prendre part. Il est alors question de relever le discours politique, atrocement mis en veilleuse par la majorité gouvernementale, plus spécialement en ces temps-ci où le coût de la vie flambe et le tarif de la pompe plombe à des cadences éperdues. Dans ce sens, le PPS a constamment priorisé l’approche inclusive à grande échelle pour réfléchir de concert sur les remèdes les plus appropriés à porter aux maux qui entravent l’émergence du pays et la prospérité des populations, les plus démunies plus spécialement. Il prônera tout d’abord, les issues à suivre pour assurer la justice sociale et spatiale, le progrès et la compétitivité de l’économie, l’instauration de la démocratie authentique, la souveraineté alimentaire et énergétique, l’épanouissement des langues nationales et la protection de son patrimoine immatériel, l’émancipation du volet culturel… Il faudra toujours y croire, mais il va falloir s’y mettre pour y parvenir, ce que Lénine disait en 1904, bien avant la révolution bolchévique « Un pas en avant, deux pas en arrière ! » ou comme se plaisait de dire l’écrivain hongrois, Franz Kafka « Croire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà lieu ! ».
•Concilier la notoriété politique et la structuration organisationnelle
Si le PPS est avant tout, une école politique incontournable sur l’échiquier national, par le sérieux, la clarté, le réalisme, l’altruisme dont il fait la raison d’être, au point de sceller un parcours apprécié des adversaires avant des partisans, son aspect organisationnel dans les divers compartiments de sa vie interne n’est pas aussi étincelant. Son outil partisan serait sujet à d’améliorations potentielles, en termes de maîtrise et d’efficience. C’est un chantier vital auquel les militants du parti sont conviés à se pencher laborieusement dans le but de continuer à faire rayonner son aura politique et, parallèlement solidifier et fluidifier toutes ses membranes structurelles, sous la conduite d’une direction nationale collégiale. Le Parti du livre n’a jamais hésité à se remettre en question et ne prétend aucunement détenir la perfection car « le mieux est le mortel ennemi du bien », formulait Montesquieu, l’écrivain-philosophe français des Lumières. C’est enfin dans l’unité et la sérénité, que le PPS irait rassembler les siens et les siennes, en mi-novembre prochain pour un congrès national de la confirmation, la fidélité, l’innovation et l’engagement indéfectibles, au profit d’une Nation forte et saine et un Peuple digne et prospère.