Débat public
Narjis Rerhaye, membre du Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle (CSCA), a dénoncé la sous-représentation des femmes dans le débat public pendant et en dehors de la période électorale.
« Cette réalité médiatique perdure malgré l’action continue de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle en matière de promotion des valeurs de la parité et de l’autonomisation des femmes dans tous les domaines », a souligné Mme Rerhaye qui participait à un atelier intitulé « Quel espace d’expression pour les femmes au pouvoir dans les médias ? », organisé dans le cadre des 49èmes Assises Internationales de la presse francophone, du 25 au 27 juillet à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir. Mme Rerhaye a, dans ce contexte, présenté un exposé sur l’état des lieux et les enjeux de la participation des femmes dans les programmes d’information des médias audiovisuels.
Dans ce sens, elle a affirmé que la HACA a un devoir de vigilance. « Sur la question de la dignité des femmes, nous sommes intraitables. Nous faisons la chasse aux stéréotypes. Ce n’est pas une régulation féministe. C’est une régulation respectueuse des droits humains de la moitié de la société marocaine », a-t-elle dit.
En ce qui concerne la prise de parole des femmes et leur visibilité dans les médias audiovisuels, la HACA inscrit son action dans la sensibilisation, la pédagogie et l’accompagnement pour que les Marocaines peuplent les télévisions et les radios autant que les hommes, a-t-elle fait savoir.
Initié par l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) et sa section Maroc autour du thème « Leadership féminin au sein des médias : Rôle des médias dans le renforcement du leadership des femmes », ce conclave a réuni plus de 200 journalistes, éditeurs, dirigeants de la presse écrite et audiovisuelle, experts de pays francophones, dont une grande majorité d’Afrique. Les débats lors de ces assises ont gravité autour de différentes thématiques se rapportant au « leadership féminin dans les entreprises de presse : états des lieux, expériences réussies, mesures pro-actives, travail de plaidoyer… », « pouvoir médiatique au féminin : le rôle des médias pour une participation accrue des femmes et des hommes à la production et à la prise de décision », aux « leviers et actions pour améliorer le pouvoir éditorial et managérial des femmes dans les médias et lutter contre l’écart salarial », aux » femmes journalistes dans les zones de crises/conflits (y compris la crise sanitaire) », et aux « femmes dans la vie publique : politique, culture, économie, femmes leaders d’opinion » Espace de réflexion et de partage, les 49e Assises de la presse francophone ont donné la parole à des femmes leaders pour questionner ces problématiques fondamentales et initier des pistes de travail pour un accès plus juste aux droits économiques, sociaux et politiques de base.
Les Assises internationales de la presse francophone sont organisées depuis 70 ans dans des régions différentes de l’espace francophone. Ils accueillent en moyenne 250 à 300 participants sur 3 jours de conférences. La ville de Conakry (Guinée) avait reçu les 46e Assises en 2017, suivies de la 47ème édition à Tsaghkadzor (Arménie), en 2018 et la 48e édition en 2019 à Yaoundé (Cameroun).