Le directeur de publication de «Challenge.ma», Adil Lahlou Kamal, et le chroniqueur Jamal Berraoui ont été convoqués le 08 octobre prochain par la justice française suite à une plainte déposée contre eux pour «injure».
Interrogé par la MAP, M. Adil Lahlou a affirmé que cette affaire relève de la compétence de la justice marocaine car il s’agit d’un différend entre des ressortissants marocains, l’un résidant en France, l’ex-capitaine Mustapha Adib, et les autres au Maroc.
La vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal de grande instance de Paris, signataire de la convocation, «n’a pas tenu compte de la convention judiciaire qui existe entre le Maroc et la France», a-t-il déclaré.
M. Lahlou souligne que cette affaire doit être jugée au Maroc car le procès est du ressort des tribunaux marocains, mettant l’accent sur la nécessité de l’application de la convention judiciaire signée entre le Maroc et la France.
A rappeler que le Directeur de publication du portail d’information «Quid.ma», Naïm Kamal, et la journaliste freelance, Narjis Rerhaye, également convoqués par la justice française, ont fait part, dans un communiqué, de leur «profond étonnement» quant à cette convocation suite à une «plainte infondée» pour «diffamation».
Ils ont également exprimé leur «profond» étonnement de voir la justice d’un pays tiers prétendre, au nom de l’accessibilité de leur site en France, les juger pour «un fait fallacieux qui plus est ne la concerne aucunement», et de procéder à leur convocation «sans aucune forme de considération pour les attributs de souveraineté du Maroc».
Par ailleurs, Samir Chaouki, directeur de publication du Groupe Horizon Press, estime que, en convoquant des journalistes marocains à comparaitre devant un tribunal parisien pour répondre à une plainte déposée par un ressortissant marocain, la justice française «s’immisce de façon curieuse» dans une «affaire 100% marocaine», estime.
Ces journalistes, souligne M. Chaouki dans un éditorial, sont poursuivis par un Marocain, Mustapha Adib, qui réside en France, «un exil choisi suite à ses déboires avec la justice marocaine pour diffamation», faisant observer que «la presse n’est ni intouchable, ni irréprochable; nos confrères assument leur responsabilité éditoriale et chaque citoyen a le droit de recourir à la justice pour faire valoir ses droits. Sauf que c’est une «affaire» 100% marocaine dans laquelle la justice française s’immisce de façon curieuse».
«Inversons les choses et imaginons qu’une personne ou personnalité française attaque en justice un journaliste du Figaro ou du Monde, et le fait dans une juridiction marocaine qui cite le journaliste concerné à comparaître devant un tribunal de Casablanca ou de Rabat. J’aimerais bien voir la réaction de la presse française quant à cette +affaire+ et comment elle traiterait notre pays», se demande le directeur de publication de Horizon Press.
(MAP)