La victoire des Lions de l’Atlas contre les Diables Rouges a suscité une liesse immense du peuple marocain dans son ensemble. Une victoire méritée et une joie opportune pour se dégager, ne serait-ce que momentanément, du stress qui s’accentue suite à l’augmentation effrénée des prix, au bilan pluviométrique en déficit et ses conséquences et à l’inanité de l’action gouvernementale qui se pare de prudence pour ne rien faire.
Pour suivre un match de la coupe du monde de football, rares sont les personnes qui optent pour rester chez elles devant le petit écran au lieu de faire l’immersion dans un endroit public et vivre l’ambiance créée par l’événement ; surtout quand les Lions de l‘Atlas jouent.
Car, au-delà du jeu prenant de l’équipe nationale, des commentaires et des suggestions de jeu, l’expression est libre avec ses encouragements, ses plaisanteries, ses mots d’ordre et aussi ses dérives.
Voir un match de la coupe du monde de football dans un lieu publicne se limite pas seulement au fait de vibrer en phase avec le spectacle du jeu, mais elle est aussi l’occasion de la rencontre avec des personnages de la société.Le prélude des salutations laisse très vite la place à la relation sociale. Du commercial en activité au sénior retraité, du professeur universitaire de maths au marin pêcheur autodidacte et bourlingueur, du pharmacien courtois à l’avocat hâbleur et plein de gouailles, de l’entrepreneur engagé au banquier circonspect et du fonctionnaire de la commune à celui qui assure le service à l’appel de chacun.
Il faut le dire, l’assemblée est homogène par le genre et l’appartenance à cette « classe moyenne » dans sa diversité et elle est hétérogène par la culture des présents et leur âge.
La cause commune des spectateurs est de voir l’équipe nationale se réaliser et accéder à la victoire. Celle-ci se profilait au fil du déroulement de la partie, les Lions de l’Atlas maintenaient la pression et marquaient alors que les Diables Rouges étaient de plus en plus dans l’incapacité de finaliser leur jeu par un goal.
C’est alors que les causes de la victoire devenaient un sujet. Un coach marocain proche de l’ensemble de son équipe dont la motivation est grande. Le sélectionneur national ne cesse de susciter la cohésion, de mobiliser les énergies tout en encadrant l’ambition de percer toujours vers l’avant. Une équipe dont la finalité est de faire honneur à la patrie tout en assurant la promotion individuelle des uns et des autres ; un pour tous et tous pour un. Un public présent acquis et disponible pour booster l’initiative et enflammer les gradins pour galvaniser les joueurs. « Big boost », ce public à l’extérieur du terrain, partout à travers le monde à commencer par le royaume.
Se faire confiance et mouiller son maillot pour réussir, c’est possible même si on affronte la deuxième équipe au niveau mondial.
Le parallèle est vite fait, dans l’euphorie de la victoire, entre l’action menée par l’équipe nationale, coach et public compris, et l’action gouvernementale qui n’arrive pas à susciter l’enthousiasme de la population.
Certainement que la volonté de réaliser la transformation nécessaire pour assurer la résilience de l’économie nationale dans la perspective de son émergence, la détermination d’affronter résolument les difficultés reconnues en mobilisant ce « big boost », qui n’attends que cela, pour mener à bien les réformes du système éducatif, celle du système de la santé, de la fiscalité et autres perfectionnements qui contribueront au bienêtre dans notre beau pays ; cette volonté reste embrouillée par une approche précautionneuse où les intérêts des personnes priment sur l’intérêt général.
Certes, le foot est autre chose que la gestion des affaires publiques ; mais le peuple, dans sa joie et sa liesse, exprime aussi ses doléances à qui veut les entendre.
En préparant sereinement le match qui assurera la qualification pour l’après, Walid Regragui, dans son rôle de coaching, parle, explique et sollicite. Cela aboutit à une victoire historique qui a égayée tout le peuple marocain, devenu par cela le « Big boost » de l’équipe nationale dans cette coupe du monde dans laquelle le rêve et l’ambition n’ont d’égal que la volonté de notre peuple d’avancer, de dépasser les difficultés par le travail, avec patience et persévérance, et par l’affermissement de la solidarité et dela cohésion sociale.