Figure de la modernité poétique au Maroc
Mohamed Nait Youssef
Triste nouvelle pour le milieu culturel et poétique marocain. Le poète tangérois Ahmed Tribak Ahmed, l’une des voix poétiques marocaines importantes et chercheur averti, a rendu l’âme dimanche 15 janvier 2023.
Né en 1945 à la ville du Détroit, Tanger, la poésie du défunt a été marquée par son souffle poétique soufi, mais aussi sa profondeur et sa finesse. En outre, le regretté a fait ses études supérieures à la faculté des lettres Dhar El Mahraz à la ville de Fès où il avait rencontré des imminents professeurs, mais aussi poètes marocains connus, tels Ahmed Mejjati, Mohamed Serghini, Ibrahim Soulami. Et c’est ainsi l’aventure poétique a commencé.
Après avoir eu son diplôme, Tribak a enseigné la langue arabe dans un lycée tangérois avant de rejoindre la Faculté des Lettres de Tétouan où il a exercé ses fonctions de professeur universitaire. Très impliqué dans la chose culturelle, le poète et intellectuel a été également un agitateur culturel et acteur important ayant contribué à l’enrichissement de la culture marocaine en particulier et arabe en général.
La preuve : ses rôles dans l’Union des écrivains du Maroc (UEM), notamment dans sa section de la région du Nord en témoignent. Son apport, ses publications partagées entre poésie, critique, recherches et articles ont fait de lui une figure phare du monde de la culture arabe et marocaine. Toutefois, la poésie marocaine, classique ou encore moderne, occupe une place prépondérante dans ses études multiples. A vrai dire, le poète était l’un des précurseurs de la modernité poétique au Maroc.
Son œuvre dont la langue poétique est vivante, vivace et influencée par le soufisme regorge d’images puisées dans le vécu et le quotidien des gens. Son écriture est singulière. Or, le symbolisme, le talent y sont pour quelque chose. Prolifique, le poète compte à son actif nombre de recueils poétiques, entre autres, « La mer m’a parlé ainsi » (Hakada Kallamani Albahr) (1996) et « Tanger Al Alia » (2010), ainsi qu’un ouvrage intitulé « Tanger : l’image poétique, une anthologie poétique » (1995). Il est à rappeler que Ahmed Tribak Ahmed a eu le Prix du Livre pour l’année 2008 pour son ouvrage «Le discours soufi dans la littérature marocaine, à l’époque du Sultan Moulay Ismaïl».