Dégringolade en masse dans les bourses internationales

Crise bancaire aux USA

Les Bourses mondiales ne parviennent pas à rebondir significativement mardi, après plusieurs séances de baisses déclenchées par la crainte d’une crise bancaire aux États-Unis, qui a redistribué les cartes sur l’attitude de la banque centrale américaine.

En Asie, Tokyo (-2,2%) et Hong Kong (-2,3%) ont ressenti les secousses des dernières séances aux États-Unis et en Europe.

Après deux séances de forte baisse, autour de 3% lundi, les places européennes évoluaient mardi matin en légère hausse dans les premiers échanges. Vers 08H15 GMT, Paris avançait de 0,28%, Francfort de 0,39% et Milan de 0,18%, mais Londres cédait 0,20%.

Wall Street a fini en ordre dispersé lundi, suivant avec attention les développements de la crise déclenchée par la faillite de la banque américaine SVB et les tentatives des autorités partout dans le monde pour convaincre que le risque systémique était écarté.

« La volatilité augmente, mais nous sommes loin des niveaux de panique », estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les entreprises financières, qui ont perdu plus de 450 milliards d’euros de capitalisation boursière en deux jours, sont encore sous pression. Unicredit reculait de 0,26%, HSBC de 1,52%, mais Commerzbank était stable et BNP Paribas prenait 0,53%. Crédit Suisse reculait de 3,50%, après une chute de près de 10% lundi.

Au Japon, Mitsubishi UFJ Financial Group a dégringolé de 8,58%, Sumitomo Mitsui Financial Group de 7,56% et Mizuho de 7,13%.

Les investisseurs se demandent par ailleurs si le choc bancaire, dont une partie prend sa source dans le durcissement drastique des conditions monétaires depuis un an, va pousser les banques centrales aux États-Unis et en Europe à changer leur fusil d’épaule.

« Maintenant que les banques centrales ont cassé quelque chose, vont-elles marquer une pause ? », se demandent les analystes de Deutsche Bank.

Les conséquences de la faillite de SVB pourraient entraîner un ralentissement des hausses des taux par les banques centrales, voire en sonner le glas, alors qu’un relèvement plus fort que prévu était attendu il y encore quelques jours.

Cet espoir pour les investisseurs a entraîné la spectaculaire détente des taux d’intérêt des emprunts des États, notamment pour la dette à rembourser rapidement. Pour l’échéance deux ans, le rendement américain a vécu lundi sa plus forte baisse en trois séances depuis le fameux « Lundi noir » du 19 octobre 1987, passant de plus de 5% aux environs de 4%. Il était stable mardi.

La chute se prolongeait même pour les taux des emprunts d’État à court terme des pays européens. Le taux français à 2 ans s’établissait à 2,62%, contre 2,78% la veille et 3,33% jeudi.

Mais l’indice d’inflation CPI aux États-Unis, qui doit être publié à 12H30 GMT mardi, pourrait de nouveau venir chambouler cette vision s’il montre que le rythme de la hausse des prix en février n’est pas parvenu à ralentir suffisamment, soulignant la persistance de l’inflation dans le pays.

Les économistes s’attendent à un niveau d’inflation autour de 6%, en légère baisse par rapport aux 6,4% de janvier.

Le dollar reprenait de la vigueur face aux autres monnaies, après voir nettement baissé lundi. L’euro reculait de 0,37% à 1,0691 dollar et la livre de 0,26% à 1,2151 dollar vers 08H10 GMT.

Par ailleurs, la livre libanaise a franchi mardi le seuil record de 100.000 pour un dollar sur les marchés parallèles, ont rapporté des bureaux de change dans le pays, englué dans une très grave crise économique et financière.

Le bitcoin gagnait 0,78% à 24.420 dollars, après avoir bondi de 12%.

Après avoir connu une séance volatile lundi et touché un plus bas depuis janvier en cours de journée (78,34 dollars), le baril de pétrole Brent de la mer du Nord reculait de 1,03% à 79,94 dollars et celui de WTI américain perdait 1,16% à 73,93 dollars, vers 08H05 GMT.

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