Samir : comment le Maroc en est arrivé là ?
Dans cette série d’articles, nous allons essayer, dans la mesure du possible, de tracer l’histoire d’un joyau industriel national qui a tant contribué au développement économique du pays, en l’occurrence la SAMIR. Il faut dire que notre véritable souci n’est pas de distribuer des accusations gratuites, loin s’en faut, mais consiste à dévoiler les véritables causes qui ont été à l’origine d’une déconfiture historique. Notre analyse s’étendra également à lever le voile sur la fermeture de l’entreprise et son impact sur le marché des hydrocarbures, entre autres…
Outre la défaillance de la régulation publique, la SAMIR a été marquée par une gestion défaillante à tous les étages. Cela étant, la cessation des activités de l’entreprise illustre abondamment la défaillance de la régulation aussi bien au niveau privé que public.
Jamal Ba-amer, qui fut directeur général de la raffinerie et bras droit du Mohammed Hussein Ali Al-Amoudi, fut reconnu comme étant l’un des principaux responsable de la gestion chaotique de la société.
Il était un homme d’affaire et a été accusé de délit d’initié. Ba-amer était presque présent dans plusieurs secteurs, notamment le tourisme, le transport, le luxe, la presse, le bâtiment… A encore plusieurs sources, il avait la mainmise sur plusieurs entreprises.
En fait, Jamal Ba-amer était propriétaire d’une société holding qui détenait des parts dans plusieurs entreprises. Située à Tanger, la société portait le nom « Global finance holding », détenait des actions dans «Majestic Lux Product », », « Assala Estate », « Interfaces Immobilières », « Britannic Hotels » ou encore « Majestic Limousines ». Global finance holding avait, en outre, des participations dans « Majestic Easy Cars », «Wall Street Institute », « Best Language », « Editions Les Lilas »…
Certains de ses entreprises étaient liées par des contrats à la SAMIR. Il fut à la fois le client et le fournisseur. Selon des informations relayées par des médias, son entreprise « Best Language », a réalisé en 2014 un profit s’élevant à plus de 2,5 MDH. Jamal Ba-amer détenait également des actions dans l’hôtel Avanti situé sur la corniche de Mohammedia. Il comptait à son actif une villa à Rabat dotée d’une superficie de 2000m2, six villas à Fès, cinq magasins à Marrakech, un appartement à Agadir…
Jamal Ba-amer était poursuivi par la justice « pour abus de biens sociaux, irrégularités dans la tenue des livres comptables, diffusion d’informations inexactes, poursuite abusive d’une exploitation déficitaire et distribution de dividendes fictifs », lit-on en substance dans le rapport établi par le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (FNSRMP).
Sa responsabilité dans la faillite de l’entreprise est indéniable. En sus de cela, certains jugent qu’il est le premier responsable des décisions malsaines ayant débouché sur l’effondrement de l’entreprise. Selon plusieurs informations, il aurait financé « des programmes d’investissements avec des crédits bancaires à court terme et des éléments du fonds de roulement. »
Khalid Darfaf