XII : L’administration des douanes monte à l’assaut

Samir : comment le Maroc en est arrivé là ?

Dans cette série d’articles, nous allons essayer, dans la mesure du possible, de tracer l’histoire d’un joyau industriel national qui a tant contribué au développement économique du pays, en l’occurrence la SAMIR.  Il faut dire que notre véritable souci n’est pas de distribuer des accusations gratuites, loin s’en faut, mais consiste à dévoiler les véritables causes qui ont été à l’origine d’une déconfiture historique. Notre analyse s’étendra également à lever le voile sur la fermeture de l’entreprise et son impact sur le marché des hydrocarbures, entre autres…

Les résultats financiers de l’entreprise et l’arrêt de la raffinerie, synonyme d’un échec flagrant a fait que le conseil  déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a procédé à la suspension du titre de la SAMIR. L’action de l’entreprise a connu une dévaluation estimée à 47%. 

Il faut dire que toutes les tentatives de sauver l’entreprise se sont évaporées.  Les managers de la Samir ont essayé une recapitalisation de la société en vue de remettre en marche la raffinerie, mais en vain. 

Pour rappel,  la société a décroché en avril 2014  un prêt de financement à long terme auprès de la banque populaire s’élevant à  1,2MMDH pour redresser la situation. Cela s’est passé quelques mois seulement après la conclusion d’une convention avec une filiale de la banque islamique de développement (BID) portant sur un montant de 325 millions de dollars.                                                                                                      Le communiqué de l’entreprise annonçant « un retard en matière de  l’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut en raison des difficultés financières de la société, plus  l’arrêt momentané des unités de production » a été considéré comme une tactique pour faire pression sur l’Etat. 

Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement a été on ne peut plus clairs en déclarant en substance que  l’Etat ne cédera à aucune pression, marchandage ou chantage ». Même son de cloche chez  Abdelkader Amara, ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement, qui dans le cadre des questions orales du Parlement, a mis  l’accent sur le fait qu’il  est « inadmissible que l’Etat assume la responsabilité de la mauvaise gestion de la société ».

Echec de recapitalisation

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En tentant leurs dernières chances, les administrateurs de la Samir ont décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire en vue d’augmenter le capital conformément à un plan de restructuration financière.  Mais cela n’a point empêché l’administration des douanes et impôts indirects d’engager une saisie sur les biens de  l’entreprise dans le dessein de récupérer  plus de 13MMDH d’arriérés sans omettre l’exercice d’un contrôle fiscal sur l’ensemble des sociétés du groupe. D’ailleurs, l’augmentation du capital de l’entreprise d’un montant avoisinant les 10MMDH a été vouée à l’échec.  Pour certains analystes, il s’agit juste de tergiversations du propriétaire de l’entreprise étant donné que ce dernier va formuler en fin 2015 une requête devant le tribunal de commerce de Casablanca pour un arrangement à l’amiable avec les banques….Il a fini par obtenir gain de cause. Ainsi le juge a nommé une commission ad hoc composée d’experts afin de dresser un diagnostic et entamer des consultations avec les créanciers…     

Khalid Darfaf

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