Pour une promotion à l’international de la reconnaissance linguistique

Journée internationale des langues des signes

Par Fadwa EL GHAZI – MAP

La journée internationale des langues des signes constitue une opportunité pour favoriser, promouvoir et reconnaître les langues des signes nationales dans le cadre des paysages linguistiques dynamiques et diversifiés de leurs pays.

Cette célébration, coïncidant avec le 23 septembre de chaque année, est « une occasion unique de soutenir et de protéger l’identité linguistique et la diversité culturelle de toutes les personnes sourdes et malentendantes, ainsi que l’ensemble des personnes qui utilisent la langue des signes », souligne l’ONU sur son site web.
« Le monde mettra une fois de plus en lumière l’unité générée par nos langues des signes », poursuit la même source, précisant que « les communautés sourdes et malentendantes, les gouvernements et les organisations de la société civile maintiennent leurs efforts collectifs -main dans la main- pour favoriser, promouvoir et reconnaître les langues des signes nationales dans le cadre des paysages linguistiques dynamiques et diversifiés de leurs pays ».
Les malentendants utilisent collectivement plus de 300 langues des signes différentes, fait savoir l’ONU, soulignant qu’il s’agit de langues naturelles à part entière, structurellement distinctes des langues parlées.
« Une langue des signes internationale (LSI) est également utilisée lors de réunions entre groupes de différents pays ou de manière plus informelle lors de voyages », d’après l’ONU.
« Un monde où les personnes sourdes peuvent utiliser le langage des signes partout ! » est le thème retenu cette année par la Fédération mondiale des sourds qui relève qu’il existe environ 70 millions de personnes sourdes dans le monde et 80% d’entre elles vivent dans des pays en développement.
« Au Maroc, la langue des signes s’est développée à partir des signes locaux. Par exemple l’index sur le menton signifie la femme, car il y a longtemps la plupart d’entre elles portaient un tatouage », a indiqué Dr Ali Baiz, oto-rhino-laryngologiste.
Certains signes sont communs aux Français et donc assez différents des signes des autres pays arabo-musulmans, a précisé D. Baiz dans un entretien accordé à la MAP.
« Afin de promouvoir ce langage des signes, le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille a lancé récemment un programme national de diagnostic et de prise en charge des enfants et des jeunes en situation de handicap auditif et de surdité, pour financer un grand nombre d’appareils auditifs et d’implants cochléaires », a-t-il souligné.
Un projet a été lancé pour la normalisation du langage des signes marocain et d’apprentissage par la formation des enseignants, et ceci dans le but d’intégrer les malentendants dans la société par la promotion des accessibilités communicationnelles facilitant l’inclusion des personnes en situation de handicap auditif dans la vie sociale politique et économique, a-t-il ajouté.
Le spécialiste propose de généraliser l’enseignement du langage des signes aux gens entendants pour qu’ils puissent communiquer avec les malentendants. « Ainsi, ils ne seront pas marginalisés dans la société », assure-t-il.
La création d’une Journée internationale des langues des signes a été initialement proposée par la Fédération mondiale des sourds, qui rassemble 135 associations nationales représentant environ 70 millions de sourds partout dans le monde.
La première Journée internationale des langues des signes a été célébrée le 23 septembre 2018, tandis que la Journée mondiale des sourds est célébrée le dernier samedi du mois de septembre. Le but étant de sensibiliser la population à la reconnaissance de la culture sourde et la langue des signes.

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