par Mustapha Labraimi
Les contingences du champ politique national font, qu’après un temps de désaffection, l’Union socialiste des forces populaires et le Parti du Progrès et du Socialisme retrouvent leur convergence dévoyée.
Après des rencontres de préparation, la réunion des deux bureaux politiques et la publication d’une déclaration politique conjointe relancent l’action commune entre les deux partis.
Quelles incidences aura cet événement sur le cours méandriforme du processus démocratique dans un contexte marqué par la stagnation politique et des tensions sociales ?
L’action commune entre les deux partis s’inscrit dans l’avenir et n’aura aucune conséquence immédiate sur le champ politique national, si ce n’est qu’elle pourrait induire la consolidation de l’opposition face au gouvernement et sa majorité statique. Une opposition critique par l’opportunité de son contrôle ; mais aussi constructive par ses interpellations, ses amendements et ses propositions pertinents.
Comme il est relevédans la déclaration politique conjointe, l’objectif des deux partis est « d’insuffler un souffle nouveau et fort à la vie politique, fondé sur la nécessité d’activer pleinement et de manière optimale la Constitution de 2011, afin de rétablir le statut de l’action politique et partisane, de réconcilier les citoyens et les citoyennes avec la gestion des affaires publiques, de restaurer la confiance dans l’action politique, dans le fonctionnement des institutions et dans le processus électoral, de créer les conditions d’une compétition politique honnête et celles d’élections justes et saines. ».
Si cette volonté répond à un gouvernement en échec sur la réalisation de son programme proclamé lors de son investiture comme le relèvent de nombreux observateurs, elle impose aux deux partis d’accentuer leurs efforts pour animer le débat public dans la clarification et de s’atteler à l’encadrement d’un mouvement social citoyen qui émerge en dehors des cadres organisationnels traditionnels.
Ce mouvement social a besoin d’une compréhension dynamique et évolutive visant la consolidation du processus démocratique et la réalisationdes grandes réformes économiques, sociales et politiques nécessaires à l’émergence du royaume. Il ne se suffit plus de mots d’ordre galvaudés par tous et dont l’aspect général permet toutes les interprétations. Sa mobilisation nécessite des mises au point, voire des autocritiques, sur les changements intervenus depuis l’alternance consensuelle et la proposition d’un projet de société capable de devenir une alternative réelle à l’action gouvernementale actuelle, avec ce que cela implique pour« faire avancer notre pays, en améliorant ses conditions internes et sa position internationale. ».
« L’équilibre souhaité, nécessaire à toute construction démocratique » ne peut se trouver que dans le consensus, loin de la confrontation et de la surenchère. Un consensus qui prend en considération les attentes et les aspirations légitimes des masses populaires dans une vie digne et un bienêtre conséquent à la justice sociale et à leur émancipation et qui considère à sa juste valeur les nombreux sacrifices supportés pour répondre aux nombreux défis qu’affronte le royaume.
La convergence entre le Parti du Progrès et du Socialisme et l’Union Socialiste des Forces Populaires n’es pas une nouveauté dans le champ politique national. Son affaiblissement a eu des conséquences néfastes sur le mouvement démocratique dans son ensemble. Son renforcement est nécessaire pour diminuer l’effet inhibiteur des radicalités de tout genre sur la société et conduire le changement dans le respect des fondamentaux du royaume. Il ne doit pas être circonstanciel et discontinu car, par ces faits, il perd de sa dynamique et de sa force inductrice de progrès.
Que le PPS et l’USFP se retrouvent est plus qu’une bonne chose, qu’ils se retrouvent pour de bon et qu’ils maintiennent leur action commune, bien que le chemin soit long et semé d’embûches, est dans l’intérêt général de la nation marocaine dans son ensemble.