Abbas El Jirari, éminent intellectuel, tire sa révérence

La littérature marocaine pleure son Doyen

M.N.Y

Que des pertes immenses. Un autre géant de la scène littéraire et culturelle s’en est allé. L’éminent intellectuel, feu  Abbas El Jirari, ancien Conseiller royal et Doyen de la littérature au Maroc a rendu l’âme samedi 20 janvier 2024, à l’âge de 87 ans. Ses funérailles ont eu lieu dimanche à la mosquée Chouhada à Rabat. Issu d’une famille de savants,  dont le père Abdellah était l’un des intellectuels de son époque, le défunt a enrichi la bibliothèque littéraire marocaine après une vie dédiée à la recherche, à l’encadrement des thèses dans les domaines de la littérature et des recherches académiques.  Sa demeure fut d’ailleurs un espace célébrant la culture et les belles lettres en abritant l’un des anciens clubs littéraires au Maroc.

Membre actif de l’Académie du Royaume du Maroc, dont il a occupé, le président des Commissions du Malhou, feu Jirari était l’une des chevilles ouvrières donnant naissance au travail scientifique important, « l’Encyclopédie du Malhoun ».

Né le 15 février 1937 à Rabat, feu Abbès Jirari a signé de nombreuses publications et ouvrages mettant les lumières sur «La pensée marocaine et du patrimoine populaire marocain»,  «La littérature marocaine et arabo-andalouse», « la liberté et la littérature », « la culture à l’ère du changement » et « Religion et politique» et bien d’autres. Témoin d’une époque, feu Abbès Jirari a accordé un intérêt assez particulier à la littérature arabe en général et marocaine en particulier.

 La Maison de la Poésie au Maroc a annoncé le départ du Doyen de la littérature marocaine, feu Abbès Jirari, qui nous a quittés « après une vie pleine d’apports littéraires et académiques, au cours de laquelle il a enrichi la vie culturelle marocaine tout au long de cinq décennies d’efforts intellectuels et de contributions scientifiques réguliers contribuant au renforcement de la littérature marocaine au sein de l’espace universitaire et académique à travers l’encadrement et la formation des générations de chercheurs et d’universitaires qui ont étudié sous sa direction afin d’enrichir la recherche universitaire et les études liées à la littérature de l’Occident musulman, notamment  la littérature du Maghreb et d’Andalousie. », a révélé la Maison de la Poésie au Maroc.

Feu Abbès Jirari, a-t-elle expliqué, est l’une des figures  culturelles et académiques dont le champ culturel marocain était fier, rappelant le rôle éminent joué par le défunt afin de valoriser la poésie marocaine. Il a travaillé, ajoute la même source, à consolider l’enseignement académique lié à l’art du malhoun auquel il a consacré une thèse pour obtenir un doctorat à l’université Ain Shams du Caire, en 1969, sous le titre « Le Poème, le Zajal au Maroc.»

Une vie dynamique et un parcours long et surtout riche. Le défunt a été très actif et impliqué dans les domaines de la recherche au Maroc et ailleurs. Il était membre des Académies de langue arabe du Caire et de Damas, membre de l’Académie Jordanienne des recherches de la civilisation islamique, de la Ligue des chercheurs du patrimoine populaire arabe, du Centre des recherches anthropologiques du Moyen-Orient et de l’Association des historiens marocains. Et ce n’est pas tout. Il était également membre du Conseil de l’Université Al Qarawiyine, vice-président de l’Association Ribat Al Fath et Président honorifique de l’Association de la recherche de la littérature de l’occident musulman.

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