Promotion du secteur du cinéma d’animation
DNES à Meknès Mohamed Nait Youssef
Hamid Semlali est une figure essentielle du cinéma d’animation au Maroc. En effet, l’un des moments forts, intenses et chargés d’émotions, c’est l’hommage émouvant qui a été rendu à l’emblématique cinéma Camara lors de l’ouverture du FICAM®. Sincère, spontané, mais aussi créatif Semlali est revenu sur ses débuts dans le cinéma d’animation. Hamid Semlali a marqué l’imaginaire de toute une génération avec ses réalisations, ses réalisations et surtout ses publicités diffusées sur la seule chaîne de l’époque. Pour ceux qui s’en souviennent, le réalisateur et illustrateur a immortalisé son empreinte dans l’histoire de la publicité par la fameuse sardine dansant avec une rondelle de citron autour de la taille.
Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, Hamid Semlali, lauréat de l’Institut des Beaux-arts à Bagdad en Irak, a vu le jour à Kénitra, en 1950. Il a pénétré dans l’univers de l’animation en participant à des formations, des stages et des ateliers de production et de réalisation à Prague en ex-Tchecoslovaquie, au sein du Kratki Film. Et c’est ainsi que l’aventure a commencé. Il fallait attendre les débuts des années quatre-vingt, pour que ce jeune passionné de l’animation réalise son premier film : «Didi la poule»
«Aux côtés de Michel Ocelot, Hamid Semlali était l’un des premiers invités du FICAM, plus précisément la 2ème édition. Aujourd’hui, l’expérience de l’animation a évolué au fil des temps, notamment avec les studios et les appels d’offres. À vrai dire, avec cette nouvelle dynamique, on a voulu affirmer cette consécration en lui rendant hommage lors de la 22ème édition du festival.», a révélé Mohamed Beyoud, directeur artistique du FICAM, en présentant l’invité.
Hamid Semlali a réalisé des films tels que «Le pollueur», «Mohammed V», «Bobo le sauveur», «Bobo et le fromage», «L’oiseau de l’Atlas».
«À l’époque, il y avait Souheil Ben Barka à la tête du CCM où j’ai entamé ma première réalisation de 16mm. On lui a proposé ce modèle pour réaliser un dessin animé. Il a apprécié ce modèle pilote. Après des années, j’ai réalisé une dizaine de films d’animation.», a révélé Hamid Semlali.
Selon lui, au Maroc et même dans certains pays, il y a du mal à reconnaître les films d’animation comme des films cinématographiques soutenus par l’Etat. «Je prenais du soutien sur tous mes films après production. », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «Or, le Maroc pourrait être un pôle important de production du cinéma d’animation et le cinéma, à l’instar des grands pays.», a-t-il précisé.
Pour ce faire, Hamid Semlali insiste sur l’importance d’une volonté politique de l’Etat pour promouvoir le secteur du cinéma d’animation.
«Jusqu’à présent, on ne voit que des initiatives personnelles dans ce secteur. Mais il faut qu’il y ait une véritable volonté de l’Etat en structurant ce secteur prometteur générateur de revenus.», a-t-il souligné.
Prolifique, Hamid Semlali est illustrateur de livres de jeunesse. Il a travaillé avec des auteurs comme Ahmed Abdessalam Bekkali, Larbi Benjelloun, Moulay Ali Skalli, pour ne citer qu’eux.
«Il y a une forte demande pour les livres pour enfants. Cette année, j’ai réalisé 6 livres, entre autres, des bandes dessinées.», a-t-il fait savoir. Hamid Semlali est sans doute précurseur du cinéma d’animation au Maroc.