Une édition exceptionnelle qui a tenu toutes ses promesses !


53e Festival national des arts populaires

DNES à Marrakech: Mohamed Nait Youssef

La beauté de la ville ocre n’a pas pris une seule ride. Fascinante et joyeuse. Le charme et le mystère enveloppant ce bout terre attire des milliers de touristes chaque année a retrouvé l’un de ses beaux festivals existant depuis plus d’un siècle. Jeudi 4 juillet s’est ouverte en fanfare la 53ème édition du Festival national des arts populaires (FNAP) placée sous le thème « Rythmes et Symboles Eternels ». Un rendez-vous artistique tant attendu. Ce fut un temps des retrouvailles, où les différentes troupes marocaines et étrangères se sont réunies sur la terre des sept saints. Ce grand come-back du festival signe un nouveau départ marqué par la création et le renouveau.

Parade d’ouverture… en fanfare 

Il est 18h. Un soleil toujours ardent. La lumière est forte, mais bonne.  Sur une note électrique, rythmée, vibrante et colorée, l’ouverture majestueuse de la parade a été donnée à partir de la place du Parc Harti. Des foules se sont retrouvées sur place pour ne pas rater moment artistique désormais un rituel pour les marrakchis. Des troupes folkloriques, tous styles confondus, vêtues de tenues et de costumes traditionnels, venues des quatre coins du Maroc, se sont rassemblées pour une promenade artistique savoureuse où les rythmes marocains, asiatiques, africains ont fait vibrer les grandes avenues Mohammed V, Moulay El Hassan sans oublier le Boulevard Mohammed VI menant au théâtre royal ayant abrité le spectacle principal du festival. La ville s’est réveillée alors sur les rythmes et créations réalisées spécifiquement par plus de 60 troupes pour fêter en beauté ce grand moment artistique incontournable. Presque toutes les musiques, les danses et les mélodies marocaines ont sillonné les grandes artères de la cité. Réalisées par les mains fastueuses des artisans, les tenues et les instruments des artistes représentant le style de chaque région ont fasciné les publics présents. On dirait un bain coloré pour le plaisir des yeux.

Spectacle inaugural, des œuvres féériques :

Un voyage artistique réunissant les troupes folkloriques issues des quatre coins du Royaume. A la scène du théâtre royal de la ville ocre, l’un des scènes principales du festival, le spectacle inaugural a été donné, vendredi 5 juillet, en beauté par une belle brochette d’artistes et de troupes marocaines livrant ainsi un spectacle joyeux, coloré et rythmé. En effet, sur un ton de la troupe de Aissawa de Fès, le bal de la soirée a été ouvert.  Par la suite, c’était le tour de la troupe Aouad Meskina d’Agadir pour mettre du feu sur scène. Les rythmes ont dominé l’espace. Et le public assoiffé de musique et de rythmes a vécu des moments musicaux de grande qualité avec les performances livrées avec brio par les troupes   Ahouach de Kalaat Megouna. Aouad Ait Baamrane, Al Hassadas,El Haouzi de Marrakech, Ahidous Ait Hdidou.
Ahidous d’Ain Orma, Ahidous Ait Ishaq,Mizane Houara, Akallal Sif de Zagora, Ahouach d’Ait Bouguemez, Aglagal Taroudante, Hait Tissa de Taounate,Aabidat R’ma de Oued Zem, Ahouach d’Imintanoute, Tissent de Tata,  Ahouach de Tafraoute, Reggada d’Oujda, Taskiwine de Chichaoua, Daqqa de Marrakech, Ahouach de Ouarzazate, Oulad Sidi Hmad Ou Moussa, Gnaoua de Marrakech, Rokba Zagora ou encore Guedra de Guelmim qui ont mis du feu sur  scène. Deux heures de show et de bonheur artistique ont marqué le programme de la deuxième journée du festival. « C’est une découverte pour moi. Le spectacle était juste incroyable en présentant les diverses troupes folkloriques marocaines. J’ai découvert un pan de la culture et des arts populaires marocains. », nous confie un touriste français en visite à Marrakech.

La Chine, invitée d’honneur…

La Chine était bel et bien l’invitée d’honneur de la 53e édition du FNAP. En effet, après une participation brillante des troupes chinoises à la parade d’ouverture, une soirée Maroco-Chinoise a illuminé, jeudi 4 juillet, le mythique palais Bahia, et ce dans le cadre des soirées thématiques organisée lors de cette édition. Dans ce lieu historique et emblématique, la troupe « La Route de la Soie» a livré un concert majestueux pour le grand plaisir du public. La troupe s’est également produite sur d’autres scènes, entre autres, Jamaa el-Fna et le Parc Harti. Par ailleurs, «Jasmine », une autre troupe venue de la Chine a charmé le public, vendredi 5 juillet, au palais de la Bahia. «Jasmine » a parfumé par ses danses, ses gestuelles et ses rythmes et mouvements les scènes du Parc Harti et de Jamaa el-Fna. Les mêmes scènes ont abrité la troupe chinoise « Lion Dance » qui a porté sa magie aux soirées de cette édition. Il faut dire que la participation chinoise brillante a tenu toutes ses promesses. L’ambassadeur de la République Populaire de Chine au Maroc, Li Changlin a exprimé sa joie de participer au festival des arts populaires et surtout, dit-il, avec ‘’une soirée dédiée à l’amitié Maroco-chinoise qui illustre l’importance et l’intérêt que porte le festival aux relations d’amitié et de coopération entre la Chine et le Maroc.’’

En 2016, a-t-il révélé, SM le Roi Mohammed VI a effectué une visite historique en Chine. Cette visite, a-t-il rappelé, a fait entrer notre coopération dans une nouvelle époque.

«Le Maroc comme la Chine ce sont deux pays ayant une histoire séculaire et une culture extraordinaire. Lorsque les deux cultures se rencontrent on aura certainement des étincelles d’inspiration afin de renforcer la coopération bilatérale, ainsi que les relations entre les deux peules. La Chine comme le Maroc nous sommes partisans de la diversité culturelle, du dialogue des civilisations. », a-t-il affirmé.  

 Ainsi le choix de la Chine comme invitée d’honneur n’est pas anodin vu les bonnes relations unissant les deux pays et peuples.

«La Chine est un grand pays. Les relations avec ce pays sont très bonnes et Sa Majesté quand il a visité officiellement la Chine en 2016, il a fait une action extraordinaire en ouvrant la porte aux chinois. On a voulu que la Chine soit l’invitée d’honneur de cette édition. Voilà l’évolution : une ouverture ; les gens quand ils viennent à Marrakech ils voient le festival des arts populaires marocains, mais aussi la Chine, l’Afrique et d’autres pays comme la France, l’Espagne, l’Allemand… On essaie de considérer un peu nos relations diplomatiques également. A vrai dire, il faut qu’on suive un peu l’orientation générale de notre pays sur le plan diplomatique. », a nous affirmé Mohamed Knidiri président du Festival National des Arts Populaires.

Hommage à Nouamane Lahlou

Artiste aux multiples facettes. Auteur-compositeur, interprète et chanteur, un vibrant hommage a été rendu, samedi 6 juillet, à Nouamane Lahlou dans le cadre de la nuit des stars.  Un temps fort du festival. A la ville ocre, ce visage connu et reconnu de la scène artistique nationale et arabe a été accueilli comme il se doit sur scène du palais des congrès. De Zagora, Ouazzane, Tafilalet, Marrakech, Fès, Marrakech, Mogador ou encore Chefchaouen, l’artiste a transcendé le public dans des endroits, des villes et des mémoires différents. « Lamdina Laqdima », «Lghzala Zagora», «Tafilalet» et bien d’autres… et c’est ainsi Nouamane Lahlou a contribué musicalement et artistiquement à la conservation du patrimoine culturel et artistique de certaines villes marocains par le biais de l’écriture, du chant, des compositions et de la musique.  Une soirée authentique. L’artiste a ouvert le bal de sa soirée par sa célèbre chanson « Bladi Ya Zin Lbouldane » sous les applaudissements chaleurs du public ayant afflué nombreux pour partager ces moments de reconnaissance assez précieux. Lors de cette soirée mémorable, Nouamane Lahlou a rendu un hommage au patrimoine musical marocain en invitant sur scène des tropes fluoriques de Gnaoua, Dakka Marrakchia ou encore Reggada. Nouamane a chanté pour Gaza en interprétant sa dernière chanson «Gaza et les faux témoins», écrite par Said Moutawakkil. 

Des concerts folkloriques : il y en avait pour tous les goûts !

Durant cinq jours de festivités, pas moins de 700 artistes ont fait bouger la Cité rouge. En effet, les troupes folkloriques gardiennes des arts populaires    ont flâné dans toute la ville en donnant à voir des belles œuvres colorées et harmonieuses pour le plaisir des yeux. Ils ont fait le déplacement de différentes régions du pays pour révéler la richesse, la splendeur et la profondeur de notre patrimoine artistique et folklorique. Ainsi, le Théâtre Royal, le Palais de la Bahia,  la  Place mythique de Jamaa el-Fna,  la  place du Parc Harti des troupes, entre autres Aabidat R’ma de Oued Zem, Aglagal de Taroudante, Ahidous d’Ain Orma, Ahidous de Tighssaline,  Ahouach d’Imintanoute, Ahouach d’Ouarzazate, Ahouach de Kalaat Megouna, Ahouach de Tafraoute, Ahouach de Taourirt, Ahouach de Telouate, Ahouach de Demante, Akallal Sif de Zagora , Ait Hdidou d’Imilchil, Aissaoua de Fès, Aouad Meskina d’Agadir,  Daqqa de Marrakech «2 troupes»,  Gnawa de Marrakech «3 troupes», Guedra de Guelmim,  Hait Tissa de Taounate «2 troupes», Haouzi de Marrakech, Mizane de Houara, Oulad Sidi Hmad Ou moussa, Reggada d’Oujda «2 troupes», Rokba de Zagora, Taskiwine de Chichaoua, Tissent de Tata,  Aouad Aït Baamrane, Ahidous Aït ishaq, ont livré des performances artistiques et des spectacles féériques hauts en couleur.

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la 53ème édition du FNAP est initiée par l’association le Grand Atlas en partenariat avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

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