Don Quichotte de la Mancha

Saoudi El Amalki

« Dès que les frontières menant en Palestine via l’Egypte, seront ouvertes on y introduirait notre armée et vous verrez bien ce dont on est  capable », s’esclaffait le président algérien en présence d’une horde des siens, acclamant ce fortuné en jubilation. Usant d’un discours populiste et propagandiste, à quelques mois des présidentielles, il se « réfugiait» dans les méandres de la cause palestinienne, au lieu de discourir à propos de la réalité algérienne,  de peur de se faire épingler. Le Don Quichotte surgit de sa coquille pour recouvrer la dignité  « arabe » assaillie par le cynisme sioniste. Le romancier de cette œuvre médiévale, Miguel de Cervantes a dit à ce propos : « Le miel n’est pas fait pour la bouche de l’âne ! ». En fait, le justicier algérien a beau promettre monts et merveilles pour une Palestine ensanglantée, il se décrédibilise en forçant la menterie mièvre, à travers la fondation d’hôpitaux et l’envoi de médecins à sa rescousse, comme s’il se croyait être le seul à exercer la mansuétude caritative parmi toutes les opérations solidaires. Il n’est pas donc exclu que le hideux mythomane aille jusqu’au bout du fantasme de la schizophrénie portant préjudice au peuple algérien dont la reconduction du président ne sera que simple formalité, puisque les caporaux sont toujours derrière pour lui baliser le chemin du palais El Mouradia. On aura pitié alors de ce peuple qui endure le calvaire d’un régime militariste en deçà des aspirations de la nation du million de martyrs. Abandonné par la majeure partie de la cohorte d’acolytes qui s’agrippent aux pans de la thèse sécessionniste fallacieuse, l’Algérie se tortille esseulée tel un serpent étêté en état convulsif fatal. Son guignol moribond se  mord les phalanges pour avoir été berné des lustres durant, séquestré, opprimé et désemparé au point de s’insurger contre le régime de tyrans. Pendant ce temps, Don Quichotte enfourche son cheval, dégaine son épée fourchue et s’en va libérer la Palestine de son guêpier sioniste. Quelle espièglerie ! Comment peut-on gober les propos mensongers d’un président soumis et pervers ? Les plus candides ne croient plus à sa fourberie à faire agenouiller un chameau. Feu le Roi Hassan II avait soufflé cette litote de haute teneur rhétorique : « Pauvre de notre sort d’être contraints de côtoyer notre voisin de l’est ! ».

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