Santé
Khalid Darfaf
Fraichement nommé au poste du ministre de la santé et de la protection sociale, Amine Tehraoui doit s’attendre à des jours difficiles.
Faute d’une véritable interactivité du gouvernement avec leur dossier revendicatif, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a prévu l’organisation de toute une série de protestation, soit trois semaines successives de grève su apprend-on dans un communiqué rendu public, samedi 16 novembre, suite à la réunion de son bureau national.
D’ailleurs, l’instance syndicale considère que l’accord de juillet 2024, dont elle a refusé la signature n’a fait que compliquer la situation et a donné le feu vert au gouvernement pour saper tous les acquis précédents.
Il faut dire, selon le communiqué de le SIMSP, que le projet de réforme adopté par le gouvernement constitue un scandale et va à l’encontre des dispositions contenues dans le statut général de la fonction publique, étant donné que ce projet octroie de larges attributions au directeur général et prive le corps médical du droit de « l’avancement de grade ».
Ce mouvement de colère s’explique aussi, selon le SIMSP, du fait que le projet de loi de finances est synonyme d’une régression et n’a pas tenu en considération les revendications des médecins, notamment la préservation du statut du fonctionnaire public ou encore la centralisation des postes budgétaires.
Boycott des opérations aléatoires
Afin de parer cette situation, le SIMSP a appelé le gouvernement à répondre de manière urgente à son dossier revendicatif, notamment en ce qui concerne « l’augmentation des salaires, l’ajout de deux échelons au dessus du cadre réglementaire et l’amendement de l’ensemble des décrets relatifs à l’organisation du travail, la garde, la formation continue, l‘augmentation du salaire de base», sur la base d’une approche participative.
En attendant et en vu de faire aboutir ses revendications, le SIMSP a décidé d’observer un déblayage national de 72 heures les 19, 20, 21 novembre dans tous les établissements de santé, hormis les urgences et les services d’animation.
Durant la semaine datant du 25 novembre au 1e décembre, les médecins envisagent, en outre, « le lancement d’une grève de seau et l’organisation de plusieurs sit-in de protestations à l’échelle provinciale et régionale et l’arrêt de tous les actes de consultations médicales dans les centres de diagnostic», lit-on en substance dans le communiqué.
Pendant la troisième semaine, les médecins prévoient la tenue d’une grève nationale de 48h00 pendant les 4 et 5 décembre, tout en s’absentant de délivrer des certificats médicaux à l’exception des certificats nécessitant un traitement. A cela s’ajoute le boycott des campagnes d’opérations chirurgicales « aléatoires », qui ne respectent point les normes médicales reconnues et les conditions de sécurité des patients, précise le communiqué.