L’Académie du Royaume du Maroc rend hommage au Malhoun

L’art du Malhoun est à l’honneur. Le 10ème recueil poétique consacré aux poèmes du Mahoun a été éditée par l’Académie du Royaume du Maroc. Jeudi 18 mai, l’Académie a organisé une journée d’étude dédiée à ce patrimoine artistique ancéstral.

A travers cette «l’encyclopédie du Malhoun», chercheurs, maîtres du Malhoun et académiciens se sont retrouvés pour échanger et débattre autour des origines et de la portée de cet art, sa spécificité poétique, sa richesse linguistique, et réfléchir sur les questions de sa préservation et sa promotion.

Le Malhoun est un patrimoine partagé par tous les Marocains, a indiqué Abdeljalil Lahjomri Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc lors de son mot inaugural à cette occasion.

Cette rencontre scientifique, a-t-il dit, est l’aboutissement d’un long travail de recherche et d’analyse. Car le traitement de la question du Malhoun dans le sillage du débat sur la langue de l’enseignement est un traitement qui dépasse les questions rhétorique et esthétique, a-t-il ajouté. Pour lui, c’est un arrêt sur la langue du Malhoun ou encore sur les langues du malhoun.  «Nous voulons que les créateurs et chercheurs dans le Malhoun prennent part à ce chantier de la recherche littéraire», a-t-il expliqué. «Notre horizon est d’aller au-delà de l’archivage, de la recherche et de la publication, mais de créer des passerelles entre l’œuvre littéraire et les outils de la création. », a-t-il fait savoir. D’après Lahjomri,  l’Académie est en train d’étudier la possibilité de demander l’inscription du Malhoun en tant que patrimoine mondial culturel immatériel  de l’Unesco.

Par ailleurs, le chercheur Monir Albasskri a souligné que l’art du Malhoun est un art vivant et en mouvement. «Malhoun est un art originel et recueil de tous les marocains. Un genre artistique proche des petites gens, et exprimant entre autres les détails de sa vie quotidienne», a-t-il indiqué. Selon lui, la langue de Malhoun est un instrument poétique important puisant sa richesse dans la réalité et la mémoire collective. Ainsi, d’après l’intervenant, la langue du Malhoun est un mélange entre le dialecte marocain et la langue arabe savante. « C’est une nouvelle forme linguistique et poétique qui nait dans le poème», a-t-il affirmé.

Ahmed Bouzid Lkansani, l’un des chercheurs dans l’art du Malhoun à Taroudannt, estime que les poèmes n’ont pas changé dans leurs formes linguistiques.

Pour donner plus de visibilité et de rayonnement à cet Art, Fouad Guessous préfère faire appel à la traduction.Un hommage sera rendu par l’Académie du Royaume du Maroc., mercredi 24 mai, à l’une des figures de proue de cet art séculaire : le poète et chercheur Hadj Ahmed Souhoum.

Mohamed Nait Youssef

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