A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).
Parmi les joueurs marocains ayant laissé ses traces aussi bien au sein de leur club qu’en équipe nationale, on donne aujourd’hui l’exemple de Saïd Ghandi. Né en 1948 à Casablanca dans le quartier de Derb Soltane, Ghandi va taper dans un ballon pour la première fois sur les terrains vagues de Derb Chorfa, jouxtant le grand jardin des Ermitages où plusieurs grands footballeurs marocains ont vu le jour. C’était le meilleur endroit pour Ghandi qui va se retrouver en disputant plusieurs rencontres comptant pour les tournois de quartiers de l’époque.
C’était également l’occasion pour Ghandi d’être repéré par les superviseurs de l’un des deux grands casablancais de l’époque, le Raja qui venait d’avoir son fief à Derb Soltan depuis sa création à l’aube de l’année 1949. 10 après, Saïd Ghandi va intégrer le Raja à l’âge de 9 ans. Le mérite revenait à un proche de ses parents et dirigeanthors-pair du club des Verts, Boujemaâ Kadri, qui l’a emmené au Raja pour être pris en mains par deux grands techniciens de l’époque, feu Abdelkader Jalal et Hamida.
C’était le début de Ghandi qui a bien nagé dans le bassin vert de son club de toujours pour tracer son chemin vers la gloire devenant ainsi l’un des meilleurs ailiers droits dans l’histoire du football national.
Comme la majorité de tous ses coéquipiers, Said Ghandi était apte à prendre les notions élémentaires du football des jeunes, orientées et encadrées, en passant par les catégories des minimes et cadets. Plus doué avec son talent inné et son aptitude physique, Ghandi allait brûler l’étape des juniors pour intégrer directement l’équipe première des séniors.
Feu Père Jégo, entraineur spirituel des Diables Verts, surnom attribué au Raja qui séduisait par son jeu spectaculaire, avait repéré Ghandi et décidé de l’aligner à l’équipe des grands. C’est ainsi que le premier match de Ghandi était contre le CODM. Ghandi va inscrire son premier but avec les séniors dans ce match du championnat disputé au Stade Philippe et sanctionné par un nul de (3-3).
Or, le déclic de Ghandi était en Coupe du Trône en 1965 lorsqu’il a contribué à la victoire de son club au détriment du WAC en inscrivant le second but victorieux en quarts de finale (2-1) avant d’enchainer en demi-finale au détriment du RBM (1-0) et de céder en finale face au KACM (3-1).
Finaliste plusieurs fois, Ghandi va rebondir à deux reprises en tant que capitaine d’équipe des Verts vainqueurs de ce prestigieux trophée, au stade d’Honneur aujourd’hui complexe Mohammed V, face au MAS en 1974 avant de récidiver devant le DHJ au terrain du FUS en 1977 sur le même score de (1-0).
Ce sont là les deux grands titres que Ghandi a remporté avec le Raja mais qui n’avait pas eu l’honneur, ni lui ni son équipe, de s’imposer au championnat national dans son temps. Cela même si Ghandi avait côtoyé quatre belles générations de joueurs, celles de Houmane et Aliouate, de Bénéné et Petchou, de Beggar et Fakhir et enfin d’Aît Rami et Magri… sans oublier d’autres anciennes stars tels Khalfi, Abdesslam, Kaaza, Milazzo, Hamid, Aziz, Rubio, Bhaïja…
A l’époque, le Raja et Saïd Ghandi qui a été encadré par des entraineurs de calibre tels le mythique Père Jégo, Orotz et Tachkov venant des pays de l’Est européen, Belmahjoub, Lokhmiri, Tibari…, favorisaient le jeu spectaculaire, l’art et la manière au lieu des victoires.
En équipe nationale, Saïd Ghandi a un parcours long et riche. Sollicité en 1963 depuis son jeune âge (15 ans), Ghandiva réussir son départ chez les Lions dirigés à l’époque par un grand technicien, Feu Ahmed Antifit. Lors de son premier match contre la Suisse vainqueur par (6-4), Ghandi lancé dans le bain en seconde mi-temps, a inscrit un but et donné des passes décisives à Akesbi et Bouassa qui ont également scoré. C’était un match amical pour les Lions et son nouveau meneur, Ghandi, auteur de très belles performances avec les Lions. Il a assuré sa présence avec brio dans plusieurs échéances notamment les éliminatoires de Jeux Olympiques de Tokyo et de Mexico ainsi que les Jeux méditerranéens avant de clôture en apothéose lors de la Coupe du monde 1970 au Mexique lors la première participation marocaine mais aussi africaine.
Ghandi et ses coéquipiers dont le capitaine Bamous, le gardien Allal et son remplaçant Hazzaz, Boujemaa, Moulay Driss, Abdallah, Maaroufi, Houmane, Filali, Faras, Ghazouani, Tazi, Abdelkader, Fadili et tant d’autres… ont dignement représenté leur pays et l’Afrique au premier Mondial mexicain achevé sur un match nul face à la Bulgarie (1-1) après deux défaites déméritée respectivement contre le Pérou de Cubillas (3-0) et surtout devant l’Allemagne de Beckenbauer (2-1).
Par la suite, Ghandi qui allait faire partie de l’expédition de l’équipe nationale en Coupe d’Afrique Nations en 1976 en Ethiopie mais n’a pourtant pas pu jouer pour cause d’une maladie inattendue. C’est ainsi qu’il allait raccrocher après avoir accompli sa mission. Ses coéquipiers l’ont récompensé de la plus belle manière avec le premier sacre de cette CAN remportée à Addis-Abeba.
Ce fut donc la fin de parcours de ce grand ailier droit qui a fait souffrir tous les défenseurs latéraux de son temps aussi bien dans les compétitions nationales qu’avec les Lions de l’Atlas où Ghandi a disputé plus de 100 matches internationaux sans compter les rendez-vous amicaux…
Rachid Lebchir