«Planification familiale». C’est le thème retenu cette année pour célébrer la journée mondiale de la population. Le directeur de la direction de la population au ministère de la Santé, Khalid Lahlou, qui s’exprimait lors d’une rencontre organisée à cette occasion, estime que le choix de ce thème est pertinent dans la mesure où l’accès aux services de planification familiale représente un droit, d’autant qu’il contribue à l’émancipation des femmes.
Selon lui, des progrès significatifs ont été réalisés dans le domaine de la santé de la reproduction. Mais il faut poursuivre les efforts entrepris dans ce domaine, en diversifiant notamment l’accès aux moyens de contraception. En attendant, il a fait le point sur les réalisations de plus de 20 ans d’engagement en faveur de l’amélioration de la santé de reproduction. Selon lui, toutes les initiatives menées depuis 1994, date de la participation du Maroc à la Conférence internationale sur la population organisée au Caire, les efforts entrepris ont permis une réduction notable du taux des mortalités maternelle et infanto-juvénile.
En effet, «le ratio de mortalité maternelle a diminué de près de 78% en 25 ans, passant ainsi de 332 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 1992 à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2017», a-t-il affirmé. Quant au taux de mortalité infanto-juvénile, il est passé de 84 en 1992 à 30 pour 1000 naissances vivantes en 2011. La tendance des indicateurs tend vers une baisse encore plus significative à la fin de 2017.
Selon Khalid Lahlou, la tutelle a mis en place un pack de programme et de stratégies couvrant plusieurs composantes de la santé de la reproduction, à savoir la santé maternelle et néonatale, la planification familiale, la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le SIDA, la prise en charge intégrée des femmes et des enfants victimes de violence, la promotion de la santé des adolescents et des jeunes, ainsi que l’intégration de la détection précoce des cancers du sein et du col de l’utérus.
Ces avancées ne sont pas passées inaperçues à l’échelle internationale. «Le Maroc a réalisé des avancées spectaculaires dans le domaine de la santé maternelle durant les 15 dernières années en réussissant à ramener son taux de mortalité maternelle à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes, soit plus de 30% en 5 années», a souligné la directrice-Pays du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Bérangère Boell-Yousfi. Mais elle tient à nuancer ces réalisations : «On estime qu’une femme enceinte sur 4 n’a pas désiré sa grossesse et que 73% des décès maternels étaient évitables», a-t-elle déploré.
H.B.