Forbes dégaine contre la candidature marocaine

Le Maroc, fort d’atouts indéniables, géographiques, climatiques, socio-économiques, humains, conscient aussi de ses faiblesses qu’il prend à bras-le-corps, se lance à nouveau dans la course à l’organisation de la coupe du monde du football.

L’édition visée, celle de 2026, fait l’objet d’une compétition féroce et inégale. Les USA, le Canada et le Mexique, entres autres concurrents, soumettent une candidature commune… d’un continent et demi ! C’est irréel, c’est leur droit. Imaginez ! Si votre équipe joue son premier match en Alaska, territoire américain bien entendu, et que le deuxième match est programmé à Guadalajara ou plus bas, ne paniquez pas. La première puissance mondiale est capable de mettre à votre disposition sa navette Soyouz, pour assurer votre déplacement ! Il suffira de payer. La seule logique qui sous-tend le sport actuel est celle des 5 ou 6 places financières dominantes.

Jusqu’à quand les pays hyper développés vont-ils continuer à tout monopoliser? Le sport, l’industrie, la finance, l’agriculture, le tourisme, le savoir, les médias, l’espace, la mer, la terre et… jusqu’au droit de tout polluer sans jamais rendre compte? Jusqu’où l’Afrique, jeune et pleine d’espoirs, vivier du football moderne, continuera-t-elle à être écartée, parce que sous-équipée ? Comme si les diverses régions d’Afrique sont ad vitae aeternam interdites d’équipements! Jusqu’où l’armada de communication occidentale qui enchaîne le monde continuera-t-elle à calomnier les «petits» Pays qui osent défier les «grands» en revendiquant leur droit à participer pleinement à la fête mondiale ; et à leur reprocher leur demande légitime de proposer d’innover, de colorer, d’enrichir le premier meeting sportif mondial? L’Afrique du Sud a reçu l’aval de la nomenclatura sportive «mondiale» en reconnaissance posthume (sic !) des années d’Apartheid vécues dans l’indifférence.

Le Qatar a échappé à la vigilance de l’oligarchie footballistico-financière pour aussitôt  faire l’objet d’un féroce harcèlement cherchant à lui ôter son droit, ou du moins à programmer d’avance l’échec de son édition? Le Maroc a été battu dans ses anciennes candidatures moyennant des pratiques peu honorables de certaines parties prenantes, que la machine médiatique à la solde des forces de l’argent du sport-roi n’a jamais voulu dénoncer.

L’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie doivent réagir et faire bloc contre cette hégémonie exercée sur leurs régions au profit des seuls tenants de l’ordre footballistique mondial. C’est un chapitre important de la lutte pour un ordre économique mondial équitable. Le monde ne peut plus continuer a être gouverné par la seule poigne de la force armée et de la finance et de leur amplificateur médiatique? Laissez le sport respirer enfin ? Rendez au soccer son plaisir d’origine. Faites preuve d’un brin de volonté d’humanisation des rapports nord-sud. Il y va de l’intérêt de tous.

Le Maroc, et l’Afrique avec, ont droit à une juste alternance. Le Maroc est «hyper» prêt à relever le défi.

Ahmed Azirar

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