Le périple parlementaire du projet de loi de finances 2018 démarre aujourd’hui mardi. Le ministre des finances, Mohamed Boussaid, est attendu pour la présentation devant les deux chambres réunies en fin d’après-midi.
Comme à l’accoutumée, Boussaid mettra en avant les grandes orientations du projet de budget. Il devrait aussi présenter les grandes réformes prévues l’année prochaine, ainsi notamment celle du système de compensation. Sur ce dernier point, notons que le gouvernement prévoit une dotation de 13 milliards de dirhams destinée à soutenir les prix du gaz butane et des produits alimentaires, en l’occurrence le sucre et la farine de blé tendre. Une mesure qui devrait apaiser le débat sur la levée de la subvention sur ces produits. D’autant plus que la dotation prévue pour 2018 dépasse celle de l’année en cours (12,6 milliards de DH dont 8,7 milliards de DH ont déjà débloqués entre janvier et juillet 2017).
Toutefois, le rapport sur la compensation qui accompagne le projet de budget revient sur la nécessité d’achever la décompensation qui a déjà permis de limiter le poids de la charge de compensation à 1,4% du PIB en 2016 contre 6,5% en 2012. Selon le document, «les marges dégagées par cette réforme ont permis de ramener les dépenses aux seuils autorisés par la loi de finances, d’apurer les arriérés de compensation et de maintenir l’effort de l’investissement public».
Pour le gouvernement, les avantages sont nombreux. Mais il préfère temporiser avant de lever la subvention sur ces produits. L’idée est de disposer d’abord d’une base de données nationale de la population vulnérable et pauvre dans l’objectif d’affecter les subventions de manière plus ciblée au profit de la population éligible. Pour l’heure, aucun calendrier n’a été fixé. L’on sait que le gouvernement ne procèdera pas à la levée de ces subventions avant 2019, comme l’avait annoncé en juillet dernier Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales et de la gouvernance devant les députés. Les économies attendues profiteront, entre-autres, au Ramed et au Fonds de cohésion social.
Pour le moment, les subventions continuent d’enflammer les dépenses du système de compensation, du moins le gaz butane dont la part subventionnée est repartie à la hausse au cours de cette année pour s’accaparer 55% de la compensation. D’ailleurs, l’année risque de s’achever sur une hausse de cette charge, compte tenu de la flambée des cours du pétrole brut et du gaz butane depuis août.
Hajar Benezha