L’artiste peintre Belkacem Lhou expose ses œuvres récentes du 18 au 27 janvier 2018 à la galerie Nadira à Rabat. Une peinture exigeante, réfléchie et riche en sens et reflexions sur la société avec ses métamorphoses, ses transformations, ses mutations et ses changements.

Le peintre opte pour le geste plastique afin de révéler ses angoisses, ses réflexions et ses inspirations les plus profondes.

Les travaux de Belkacem Lhou donnent à voir ce qui est caché, ce non-dit dans la société. Dans son œuvre, apparait une mémoire sombre dont les signes et les fragments continuent à meubler le tréfonds de sa verve et de son esprit. L’artiste fait de ses souvenirs une source d’inspiration, avec au cœur de ses tableaux une chaise, un simple objet omniprésent dans les travaux de Lhou.

Cette chaise bien évidemment en porte-à-faux, non confortable et qui interroge et questionne, est au centre de l’œuvre. Elle est parfois placée dans le vide, témoignant d’une recherche de maîtrise du chaos et du non-sens. Ses représentations sont nombreuses et multiples parce qu’elle peut être à la fois un objet de savoir, de pouvoir ou encore un simple objet meublant un vide dans l’espace.

La chaise chez Belkacem Lhou est un sujet à penser et repenser !  Derrière toute chaise se trouvent une histoire, un esprit du temps et du lieu. Le monde est instable, incertain, mitigé, en mouvement, voué de en plus en plus à l’anarchie, à la perte de son essence et immanence.

La peinture de Belkacem Lhou puise dans un contexte où les soulèvements et révoltes marquent plusieurs pays. La chaise n’est plus cet objet confortable de luxe. Dans les traits et les nuances, le peintre essaie également de donner un sens poétique à la couleur qui prend forme sur la toile.

Mohamed Nait Youssef