Combien de morts et de blessées faut-il pour qu’enfin des mesures drastiques soient prises pour résorber définitivement le calvaire qu’endurent les petites bonnes au Maroc?
Une énième histoire de «petite bonne» défraie la chronique depuis quelques jours. Une jeune femme, Latefa, originaire de Zagora, âgée de 22 à 23 ans, a été victime de violences à Casablanca de la part de ses employeurs, comme l’a confirmé une source associative à la MAP. L’on n’en sait pas plus sur la durée de ces sévices, mais la victime aurait subi une «agression abominable». Transportée samedi dans une clinique de la métropole par l’employeur en personne, selon les déclarations d’une source à l’association Insaf, on a découvert que la victime présentait des fractures à certains endroits de son corps, des brûlures, des ecchymoses et des hématomes et qu’elle aurait même été victime de violences à caractère sexuel. Hier, un médecin légiste devait faire un nouveau diagnostic de la victime.
D’après une source à la Cour d’appel de Casablanca citée par la MAP, une instruction judiciaire a été déclenchée autour du dossier. Le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête, aussitôt saisi, pour déterminer les circonstances de l’affaire. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) aurait été par la même occasion saisie ainsi que le Procureur du Roi.
En attendant que les auteurs de ces violences soient arrêtés, une source de l’Insaf atteste que l’employeur n’en serait pas à sa première affaire. Il aurait infligé le même sort à une autre domestique, mais celle-ci aurait renoncé à porter plainte.
Cet épisode de plus est la preuve que les textes de lois, comme la loi 19.12, peuvent certes améliorer le cadre juridique du travail domestique au Maroc. Mais, elles ne peuvent résoudre toutes seules les mauvais traitements dont sont victimes les domestiques au Maroc. Il faut une prise de conscience dans la société.
Danielle Engolo