Les opérateurs de la pêche maritime dans les régions du sud du Royaume attendent le 27 février prochain avec impatience. C’est la date où la Cour de justice de l’Union Européenne livrera son verdict sur la validité du traité de l’accord de pêche liant le Maroc à l’UE, signant la fin d’un épisode de tension qui n’a que trop duré. Dernière escarmouche en date, la proposition récente de quelques conseillers de l’Union de taxer les importations issues des provinces du Sud, incluant les produits de la mer, d’une taxe additionnelle de 15%.
Ici à Dakhla, l’indignation des investisseurs et des élus locaux est palpable. Lors du premier jour des travaux de la commission mixte marocco-espagnole des professionnels de la pêche, jeudi 15 février au Centre Régional d’Investissement de Dakhla, institutionnels et opérateurs du secteur dans les provinces du sud ont témoigné du caractère vital des investissements marocains, tant au volet infrastructurel qu’à celui de l’encouragement de l’industrie agroalimentaire, dont la transformation des produits de la mer est l’un des piliers.
Vivement discutée lors de ces travaux, cette proposition de surtaxer les produits de la mer est perçue comme aberrante. Les élus locaux n’ont pas manqué de souligner que cette manœuvre est purement politique, émanant des lobbies en œuvre contre l’intégrité territoriale.
Mohamed Lamine Hormatallah, Président de la section régionale de la CGEM dans les provinces du sud, est du même avis. Il a souligné que toucher à l’accord actuel reviendrait à fortement impacter l’investissement dans les régions du Sud. «Presque la totalité des investissements en pêche maritime sont dans le sud, à Dakhla et à Laâyoune. Les ennemis de l’intégrité territoriale veulent miner cet accord, en essayant d’imposer une taxe de 15% à tous les produits de pêche issus des régions sud qui pénètrent les marchés de l’UE. Si cette décision est prise, la compétitivité de nos poissons sera anéantie », explique-t-il. Hormatallah s’indigne également des arguments avancés par les porteurs de cette proposition, qui avancent que la population locale ne profite pas des richesses extraites de nos côtes atlantiques.
«L’Etat a investi lourdement dans l’infrastructure régionale, à travers la création de ports, d’écoles, d’hôpitaux, de routes, etc. En comparaison avec les investissements effectués par le Maroc, les fonds octroyés par la commission ne représente qu’une partie infime, voire microscopique», poursuit-il.
Lors de la même journée, la délégation espagnole et les médias présents ont pu visiter des usines de transformation de poisson et autres infrastructures de la zone industrielle Dakhla, ainsi que le port de pêche local, et ont pu découvrir par eux même la massivité du poids des investissements dans ce secteur qui emploie plus de 11.000 personnes et dont la majorité des rentrées est réinvestie dans le développement de l’infrastructure locale.
DNES à Dakhla Iliasse El Mesnaoui