La coupe d’Uber au Maroc, déjà pleine, vient de déborder. L’opérateur de VTC a finalement cédé aux hostilités incessantes des chauffeurs de taxis et a mis fin, lundi 19 février, à son activité au Royaume qui n’aura duré que trois ans.
Les quelques 300 chauffeurs opérant avec l’entreprise s’étaient connectés sur l’application pour trouver un message les informant de la cessation totale de l’activité d’Uber le 23 février prochain.
Bien que son implantation soit restreinte à Casablanca et à Rabat, l’opérateur a préféré renoncer à ses perspectives de développement, notamment à cause de «l’incertitude réglementaire actuelle», cite le groupe dans un communiqué, un état qui ne lui «permet pas de fournir une expérience sûre et fiable». En effet, le système actuel de l’agrément nécessaire aux chauffeurs de taxis l’aura emporté, car l’entreprise américaine conditionne la reprise probable de ses opération par une «vraie réforme et un environnement favorable aux nouvelles solutions de mobilité».
Ainsi, le passage d’Uber au Maroc aura été une longue bataille contre les obstacles juridiques. Les chauffeurs de cette plateforme de «mise en relations» entre conducteurs et passagers exerçaient dans l’illégalité malgré leur argument phare, celui que les conducteurs ont un statut d’autoentrepreneur.
Ce seront les syndicats protégeant les chauffeurs de taxis qui ont eu le dernier mot. Cependant, Uber n’est pas un mauvais perdant. L’entreprise a fait part de sa disposition pour travailler avec les autorités marocaines «à construire un cadre légal pour le secteur des applications technologiques de transport, afin que nous puissions lancer une nouvelle version, améliorée, de notre produit que beaucoup de gens aiment, au Maroc et à travers le monde», conclut-elle dans son communiqué.
I.E.M