Quel est l’évènement de la semaine?
Je pense à l’annonce de la Trésorerie Générale du Royaume qui a annoncé pour les 5 premiers mois de 2018, un déficit du Trésor de 19,3 milliards de DH, largement supérieur au déficit du Trésor de 8,3 milliards de DH à fin mai 2017. Pourtant, le solde ordinaire a été positif de 22,8 Milliards de DH contre un solde positif de 4,3 milliards de DH un an auparavant.
Comment expliquer ce décalage?
Le gouvernement a procédé à un ajustement technique grâce à un versement exceptionnel de 24 milliards de DH effectué à partir du compte d’affectation spéciale intitulé « Compte spécial des dons des pays du Conseil de Coopération du Golfe » au profit du budget général. En effet, hormis ce versement, les recettes ordinaires ont enregistré une baisse de 1%. Toutefois, cet ajustement n’est pas que positif car il explique le solde négatif de 15,1 milliards de DH dégagé par les CST et les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA) en 2018. Lors de la même période en 2017, le déficit budgétaire avait bénéficié d’un solde positif de 13,4 milliards de DH dégagé par les CST et les SEGMA.
Que doit-on donc retenir de ces chiffres?
En résumé, les pouvoirs publics ont de plus en plus de mal à faire baisser significativement le déficit budgétaire, ce explique les nouvelles prévisions de BAM qui table sur 3,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2018 et 3,3% en 2019. Il s’agit d’un ralentissement de la baisse du déficit qui était de 3,6% du PIB en 2017. Surtout, Bank Al Maghrib tablait en mars sur un déficit de 3,2% du PIB en 2018 et en 2019 alors que l’objectif affiché par le gouvernement était de 3% du PIB.