La canicule monte d’un cran, en cette période estivale dans la région du sud-est marocain qu’est le Drâa Tafilalet. Pas uniquement en météo, mais également au sein du conseil régional où le torchon brûle entre des antagonistes.
L’étau se resserre progressivement autour du chef de file qui se tortille dans de beaux draps. Sans aucun souci de concorde entre les diverses sensibilités, il se met sur le dos quasiment la totalité des constituantes de la région et se vante de détenir les pouvoirs, les attributions, voire les propriétés. Une conduite de paranoïa semant la tension telle une poudrière!
Au fil du temps, il s’en est même pris au dispositif des lois en vigueur, notamment les prérogatives de la tutelle. Au même titre, il fait fi des exigences procédurales qui régissent la gestion des affaires publiques. La question des véhicules scolaires qui a fait couler beaucoup d’encre, ces temps-ci, constitue, entre autres, une illustration criarde de la gouvernance déficitaire. Dans un premier temps, ces engins étaient destinés au transport des apprenants et, face au refus du percepteur de permettre cette acquisition pour inadéquation, ils sont détournés en transport du personnel de la région dont le nombre ne dépasserait pas une cinquantaine pour…une centaine de minibus ! Une bizarrerie hors du commun!
Cette affaire continue donc de défrayer toute la chronique du fait qu’elle s’entache d’irrégularités budgétaires et d’exclusion administrative, au moment de la distribution aux conseils des provinces. D’autant plus que ces véhicules, ayant moisi longtemps dans les fourrières, ne sauraient être cédés à quiconque, puisque répertoriés, en principe, dans les registres des biens de la région. De surcroît, le bonhomme expose en péril la légalisation de la dernière session du conseil régional pour s’être abstenu de convoquer trois des conseillers dont le dossier est toujours entre les mains de la justice, quoique cet acte ne relève nullement de ses compétences.
Le rappel à l’ordre de cet abus lui a été solennellement infligé lors de ladite session, par le Wali de la région. A quel jeu s’entête-t-il à jouer, devant la série de bourdes et d’anomalies qui pèsent sur un mandat houleux et conflictuel ? Le climat qui se devrait de régner dans cette région en mal de vivre, n’est pas du tout sain!
Toutes les composantes de la société se ruent sur cette situation qui ne fait qu’empirer. Le corps élu, toutes tendances confondues, les structures des associations, le groupe des vingt, la coordination des conseils provinciaux, les médias, toutes obédiences réunies…, tout ce beau monde s’apprête à faire face à ces déficiences et surtout à cette arrogance inouïe de leur auteur. Pendant ce temps, les services d’audit de l’Etat dressent tranquillement leur bilan d’inspection qui, semble-t-il, sent le roussi et sera, sans doute, rendu public au moment opportun. La région de Drâa Tafilalet a d’autres priorités insistantes au lieu de se faire embourber dans des cas pathologiques d’extrême phase!