Comme à chaque rentrée, l’ambition des acteurs universitaires n’est autre que de réunir les conditions d’une reprise sans couacs des cours, mais aussi de répondre aux attentes pressantes sur le front de la qualité et du renouveau.
Dans la région de Rabat-Salé-Kénitra où s’activent bon nombre d’établissements d’enseignement supérieur, l’université a fort à faire en termes d’amélioration des cursus, d’ouverture sur l’environnement et de capitalisation des acquis.
Pour la saison 2018-2019, les universités de cette région misent sur un plus grand soutien apporté à la recherche scientifique dans un souci de promouvoir sa rentabilité, ainsi que de la relier aux objectifs du développement durable et d’intensifier la coopération avec le monde des affaires et les incubateurs d’entreprises.
Dans cette optique, un plan d’action a été mis en place en vue de permettre un déroulement réussi de la rentrée universitaire à travers des outils permettant une meilleure formation aux étudiants.
Compte tenu de la place prépondérante des universités et de la particularité de la région qui enregistre un taux de croissance local important, il est impératif pour les universités de la région d’adopter une complémentarité et une transversalité permettant d’avoir des résultats positifs et de renforcer le rôle de l’enseignement supérieur dans le développement durable.
Le président de l’Université Ibn Tofail à Kenitra, Azdine El Midaoui, a souligné que la convergence des politiques publiques suivies en la matière et leur dimension nationale exigent des universités marocaines de traduire dans les faits les textes de loi y afférents et de mettre en œuvre le programme gouvernemental visant à promouvoir la qualité de l’enseignement pour l’adapter aux besoins du développement et aux réformes pédagogiques.
Pour gagner ce pari, El Midaoui a appelé à adapter la formation aux besoins de l’emploi et l’université à s’engager dans l’élaboration du nouveau modèle de développement, conformément aux Hautes orientations royales, relevant que le ministère est conscient de l’importance de ce chantier stratégique et de l’accélération de son rythme.
Dans une déclaration à la MAP, Midaoui a en outre relevé l’importance de la capitalisation des politiques publiques suivies dans le secteur de l’enseignement supérieur, à travers le Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, chargé de l’élaboration d’une loi-cadre et de la vision stratégique 2015-2030.
Après avoir souligné que l’université est dans l’obligation de renforcer son attractivité vis-à -vis des « nouveaux inscrits », le président de l’Université a évoqué l’employabilité de ces derniers et l’optimisation de la recherche scientifique, rappelant que cet établissement a mis en œuvre une plateforme les aidant dans leurs quêtes professionnelles, en vue de faciliter leur intégration dans le marché de l’emploi et d’organiser d’autres activités parallèles telles le théâtre et le sport.
El Midaoui a également mis en exergue le rôle de la coopération et du partenariat en tant qu’ « outils stratégiques favorisant le rayonnement de l’université tant sur le plan régional, que sur le plan national et international, rappelant des projets d’envergure soutenus par l’Université Ibn Tofail à l’instar des projets énergétiques et d’autres ayant comme vocation la durabilité environnementale.
L’institutionnalisation de ce partenariat est de nature à répondre aux besoins socio-économiques de l’entreprise et à soutenir son employabilité, a-t-il dit, plaidant pour l’accompagnement de l’entreprise et le renforcement de sa compétitivité en vue de contribuer à la réalisation d’un taux de croissance soutenu et de lutter contre des phénomènes sociaux tels que la pauvreté et la déperdition scolaire.
Pour sa part, le doyen par intérim de la Faculté des Sciences Juridiques, économiques et Sociales de Rabat-Agdal, Mohammed Zakaria Abouddahab, a insisté sur la mise en œuvre de partenariats avec des instances nationales et internationales, citant à titre d’exemple les relations de coopération liant l’université à des établissements d’Afrique et de France.
Sur un autre registre, Abouddahab a considéré que le principal pari de la rentrée actuelle est de veiller à ce qu’elle se déroule selon un calendrier précis et à améliorer les conditions d’accueil des étudiants, sachant que la rentrée intervient sur fond d’une réforme profonde du secteur en application des Hautes Directives Royales.
Le responsable de la faculté a aussi mis en exergue les actions entreprises, notamment la mise en place de filières universitaires professionnelles, telles que les formations dans les métiers de banque et d’assurances.
L’université marocaine à accès ouvert est confrontée aujourd’hui à un défi majeur, celui de répondre au grand nombre d’étudiants, a-t-il fait remarquer, assurant que le corps professoral et administratif reste mobilisé pour gérer cette situation.
Abouddahab a de même affirmé que le discours prononcé par le Souverain à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple « constitue une feuille de route pour hâter la réforme du secteur », dans la mesure où le Souverain a identifié les dysfonctionnements du système d’éducation, dans une conjoncture marquée par le lancement d’une réforme visant à rendre l’éducation au service du développement au Royaume, selon une vision globale et intégrée.
Par ailleurs, le chercheur dans l’économie et la gestion publique, Noureddine Lazrak, a estimé que les acteurs universitaires sont appelés à agir en vue d’améliorer l’image de l’université et à mettre en œuvre les principes de bonne gouvernance au niveau financier et administratif.
Il a également appelé à interagir avec les constats soulevés par la Cour des comptes en vue de moraliser le milieu universitaire, en tant qu’endroit d’éducation et de formation, plaidant pour une université ouverte sur son environnement et engagée dans des partenariats avec les acteurs de proximité, à l’instar de la Région chargée de stimuler les investissements, la formation professionnelle et l’emploi et de soutenir les politiques publiques visant à réaliser davantage de progrès et créer des postes d’emploi au profit des jeunes.
Adnane Abbou (MAP)