Assises de la transformation digitale en Afrique
Les participants à la septième édition de la Transformation digitale en Afrique ATDA se sont tous mis d’accord sur le rôle du numérique et les technologies de l’information dans l’accélération de la croissance dans les pays émergeants. Mohammed Benabelkader, ministre de la réforme de l’administration et de la fonction publique, a affirmé, pour sa part, que la transition digitale est un facteur déterminant dans le processus de développement durable et l’amélioration de la vie des personnes de façon radicale.
La transformation numérique représente un facteur déterminant dans le processus de développement, notamment dans les pays émergents. Les pays africains, de plus en plus conscients de cette réalité, se réunissent régulièrement à l’occasion de l’ATDA pour débattre ce sujet qui occupe plus que jamais, une place particulière dans les stratégies des pays africains. Paris accueille régulièrement cette plateforme de rencontres entre les décideurs de l’écosystème numérique africain, dont une grande délégation marocaine présidée par Mohammed Benabdelkader, ministre chargé de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique. Ce dernier a indiqué à l’ouverture de cette manifestation que la modernisation des secteurs publics ne peut se faire sans le recours aux TIC, notamment en matière de dématérialisation des échanges entre les administrations, les citoyens et les entreprises.
Un partenariat public-privé
Benabelkader a rappelé, à cette occasion, les hautes directives royales au gouvernement l’incitant à la mise en commun des informations par les administrations et à l’utilisation des technologies de l’information pour la simplification des services publics et le rapprochement de l’administration du citoyen, de façon à ce qu’il n’ait plus à fournir à une administration la même information ou document détenu par une autre. Le gouvernement travaille d’arrache pied sur un nouveau texte de loi sur l’administration numérique qui va constituer le cadre législatif et le référentiel de la transition numérique de l’administration publique marocaine. Selon Benabelkader, «l’idée est que les services publics devraient s’efforcer de mieux collaborer, mobiliser les synergies et trouver les meilleures façons de répondre sans relâche aux attentes des citoyens, d’une manière efficace, décente, intègre et transparente».
Le chantier de cette grande réforme de l’administration pour la rendre plus performante est construit sur quatre axes de transformation fondamentaux : organisationnel, managérial, éthique et numérique, a détaillé Benabelkader en soulignant que cette évolution respecte les principes de bonne gouvernance, de démocratie participative, de transparence et d’intégrité, à même d’ouvrir de nouvelles voies pour faire respecter les règles de l’état de droit et de garantir le droit à l’information conformément au nouveau cadre constitutionnel. S’agissant de l’accélération de la transformation digitale, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le cadre législatif, d’implémenter les principes du numérique, d’assurer la pérennité d’une bonne gouvernance et d’améliorer le niveau de formation pour des ressources humaines compétentes. Il a souligné dans ce cadre l’importance de l’initiative Gouvernement ouvert (OpenGov) dont le Maroc est devenu en juillet dernier un des 76 pays membres. Représentant un processus structurant, ce nouveau cadre ne peut que consolider notre acquis en termes de transparence, d’équité, d’intégrité et de démocratie participative.
Les opportunités liées qu’offre l’IA
Le ministre a évoqué également la révolution technologique engendrée par le développement de l’Intelligence artificielle (IA) qui, a-t-il dit, peut être une vraie opportunité de développement du continent africain. «Les projets de l’IA dans les secteurs publics ne doivent pas être perçus comme un gain de productivité, mais surtout doivent créer de la valeur sur plusieurs dimensions, notamment la qualité du service fourni, la transformation de l’organisation et de l’emploi», a-t-il estimé.
«Au Maroc, huit secteurs peuvent aujourd’hui sensiblement améliorer leurs performances en faisant appel à l’IA, à savoir celui des banques, des assurances, des télécoms, de l’industrie automobile, de l’agriculture, en plus de l’énergie, de l’auto-entrepreneuriat et de l’e-Gov», a-t-il indiqué. Plusieurs autres personnalités, dont les ministres de l’économie numérique du Mali, Arouna Mobido Touré, des postes et télécommunication et de l’économie numérique du Congo, Léon-Juste Ibombo ainsi que le président du comité d’organisation des ATDA, sont intervenues à l’ouverture de ces Assises, qui se déroulent sur deux jours, pour mettre l’accent sur l’importance de tels échanges entre pays africains et européens en vue de se donner les outils et les moyens de parvenir ensemble à relever les défis en matière de transformation digitale de l’Afrique.
Badr Atabi