Dans le cadre des Pactes mondiaux pour les migrations et sur les réfugiés qui seront adoptés respectivement les 10 et 11 décembre prochains à Marrakech et durant le mois de décembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York, l’Organisation internationale de la migration (OIM) et le Haut-commissariat des réfugiés (HCR) ont interpellé lundi à Casablanca, les leaders médiatiques, à accompagner ces Pactes, en faisant preuve de professionnalisme. Surtout, que le sujet des migrations est fortement politisé.
Organisée en prélude à la Conférence internationale de Marrakech, qui verra l’adoption du Pacte global, la réunion visait à expliquer de manière détaillée aux médias, le Pacte mondial de la migration et celui sur les réfugiés, qui sera adopté pour sa part au mois de décembre, lors de l’assemblée générale de l’ONU, à New-York. «Marrakech c’est seulement le début.
C’est un moment historique. Car c’est pour la première fois qu’on a un texte approuvé qui va être adopté et qui suit tout un processus de consultations nationales», a souligné Ana Fonseca, représentante de l’OIM au Maroc. «Nous sommes dans un contexte où la migration est chargée, au niveau politique, médiatique, quelle que soit la région.
La migration est aujourd’hui la base de plusieurs autres sujets», a-t-elle ajouté. «Dans le pacte global pour la migration, il y’a 23 objectifs qui n’affectent pas la souveraineté des Etats. Rien dans ce texte ne dicte aux pays quoi faire. Ce texte est général et une base pour la gouvernance de la migration. C’est à chaque pays de décider qui arrive sur son sol, comment et pendant combien de temps on peut y résider», a-t-elle souligné.
«Le Pacte mondial sur les réfugiés vise à sauver des vies en amont, à instaurer davantage de solidarité dans la réponse internationale à l’égard des crises qui génèrent les réfugiés», a déclaré Jean-Paul Cavalieri, représentant du HCR au Maroc. En effet, jusqu’à l’heure actuelle, seuls 10 pays, principalement du sud, accueillent 85% des réfugiés dans le monde.
L’objectif est de créer de l’équité et de l’égalité en matière de gestion internationale des réfugiés, à travers un fonds permanent qui sera alimenté par les pays qui s’engageront dans le cadre du pacte et l’offre de places de réinstallation pour accueillir les réfugiés établis dans des zones d’afflux massifs, a expliqué le représentant du HCR.
Selon les deux représentants, les médias ont un rôle important à jouer dans l’accompagnement des deux pactes, pour mieux les faire connaitre auprès du public et pour veiller au respect des engagements que prendront les différents Etats. Pour le représentant du HCR, le rôle des médias est de tenir un langage clair sur la terminologie, pour éviter l’amalgame entre réfugié et migrant. «Les médias doivent veiller à la mise en œuvre des engagements pris par les Etats, dans le cadre de la reddition des comptes. Les médias ont le devoir de s’informer et de faire un travail de veille», a-t-il déclaré.
Cette rencontre a été marquée par la présence des représentants de plusieurs médias nationaux et internationaux.
Danielle Engolo