Nabil Benabdallah: «La jeunesse doit restaurer la confiance au travail politique»
Jamal Benchekroun: «Continuer à porter la pensée progressiste»
Les préparatifs du 8ème Congrès national de la Jeunesse Socialiste (JS) vont bon train. L’Organisation a, en effet, réuni, samedi 16 février au siège national du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à Rabat la 9e session de son Conseil Central (CC) sous le thème : «les jeunes: force du changement».
Les membres du CC ont approuvé la résolution organisationnelle du congrès national ainsi que le lancement d’une série d’assemblées générales des sections et des congrès régionaux pour former les conseils régionaux de l’Organisation et accréditer les congressistes et les membres du Conseil central proposés par les régions.
Intervenant lors de cette réunion, le Secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, a mis en exergue l’importance du 8e congrès national de l’organisation de la JS, tout en soulignant la nécessité de ne pas perdre de vue le contexte politique général du pays dans lequel se tient cette session. Un contexte flou qui suscite de profondes interrogations qui hantent la société marocaine et les jeunes en particulier sur leur avenir, marqué aussi par ce clivage entre les acteurs politiques et la société.
Un labyrinthe de querelles
C’est ainsi qu’au lieu de poursuivre la mise en œuvre du processus démocratique et des réformes prévues dans différents domaines, on s’est enfermé dans un labyrinthe de querelles et de coups bas pour exclure les uns de la responsabilité et faire place à d’autres et aux forces qui cherchent à s’accaparer tous les pouvoirs.
A tel point qu’il est difficile aujourd’hui d’accorder une quelconque valeur au travail politique, après la démission de bon nombre de ceux qui s’activaient sérieusement en politique, pour ne laisser la place, globalement, qu’aux opportunistes et arrivistes.
Une image que de nombreuses personnes ont essayé d’instaurer notamment dans les réseaux sociaux où les jeunes sont activement présents, a-t-il expliqué.
Face à la montée du populisme, les valeurs de gauche
Selon Nabil Benabdallah, le monde connait de profonds changements en raison surtout de la crise qui ronge l’action politique et sociale.
«Ce que vit le monde montre une régression et un recul des idéaux de la gauche et des partis de la gauche, alors que l’on assiste à la montée en puissance du populisme et de l’enfermement sur soi», poursuit-il.
Pour le SG du PPS, il y a l’urgence de décortiquer la situation et ce diagnostic. «Il faut que les hommes et femmes de gauche mettent au devant de la scène les valeurs et les idées de la gauche», a-t-il dit.
Le Maroc est également concerné par cette vague
Les déviations que le Maroc a connues ces dernières années ont approfondi ce fossé entre les partis politiques et les citoyens, a-t-il expliqué. Dans cette optique, le SG s’est arrêté sur les manifestations qu’avaient connues des régions comme Al Hoceïma et Zagora.
«À Al Hoceïma, un parti politique a eu 80% de voix, mais après tout ce qui s’est passé, aucun de ses élus n’est allé à la rencontre des électeurs pour discuter avec eux, a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Il faut lire entre les lignes pour saisir aussi ce qui s’est passé dans les réseaux sociaux et ce qui avait un impact sur la vie politique, notamment la question du boycott».
Aujourd’hui, tout le monde est dans une position d’attentisme qui se traduit par un véritable vide qu’on essaie de combler, sans tenir compte des attentes concrètes des citoyennes et citoyens, relatives notamment aux réformes et à la lutte contre les inégalités sociales.
«Ce sont des débats politiques qui sont absents actuellement dans la scène politique, si l’on excepte quelques cercles précis», explique-t-il.
Les vrais débats politiques au cœur des préoccupations des citoyennes et citoyens
Selon le SG, il y a urgence de se pencher sur les vrais débats politiques qui sont au cœur des préoccupations des citoyennes et citoyens. Pour lui, la question de l’enseignement ne se limite pas à la question linguistique ou identitaire. Le secteur a besoin d’une réforme profonde.
En outre, Mohamed Nabil Benabdallah a souligné que tout un chacun est invité à travailler, à proposer et à présenter des propositions et des visions quand il assume la responsabilité.
Pour lui, il n’y a pas un autre choix que celui du choix démocratique auquel le peuple croit et aspire. «Le pays a besoin plus que jamais d’un souffle démocratique nouveau sur tous les plans, ainsi que de la mise en œuvre des dispositions de la constitution de 2011», a-t-il insisté.
Il doit y avoir chez la jeunesse, a-t-il rappelé, un discours politique fort et clair. D’après le SG du parti, il est nécessaire de rétablir la crédibilité de l’action politique et de restaurer la confiance au travail politique, et ce en respectant les institutions, dont les partis politiques, et poursuivre les réformes prévues.
«Ces valeurs doivent avoir un prolongement dans toutes les catégories, y compris les jeunes», poursuit-il.
A l’occasion, il a rappelé que la force du parti réside dans ses positions et ses convictions. Dans ce cadre, il a insisté sur la nécessité pour la JS de raffermir son identité en s’adressant aux jeunes de la JS et de la société marocaine.
Pour Karimi Jamal Benchekroun, Secrétaire général de la JS, cette session intervient dans le cadre de la poursuite des préparatifs du 8ème congrès, qui se déroulent dans les meilleures conditions grâce aux efforts de la Commission nationale préparatoire et des autres sous commissions.
Cette session, précise-t-il, est une session essentielle voire fondamentale. Elle est également organisationnelle par excellence et conjugue ce qui a été approuvé lors de la dernière session.
Une relation organique
Il a souligné également que la relation entre la jeunesse socialiste et le parti est une relation organique. Dans cette optique, il a évoqué la symbolisation et l’importance de la rencontre en tant que Secrétaire général de la JS avec le Bureau politique, suite à l’invitation du SG du parti au cours de laquelle il a présenté un exposé sur l’état d’avancement des préparatifs du 8e congrès national.
Selon lui, la base des données organisationnelles a été mise à jour à savoir que le nombre des adhérents a atteint plus de 5000 militantes et militants.
Selon lui, ce chiffre est honorable vu la situation dans laquelle vivent les jeunes aujourd’hui notamment avec le manque d’encadrement et des infrastructures d’accueil.
Le congrès, a-t-il indiqué, verra la participation de 700 jeunes congressistes porteurs de la pensée progressiste et de gauche. L’ambition du 8ème congrès, a-t-il rappelé, est de donner naissance à une nouvelle direction forte qui préservera et développera les acquis et continuera le travail et le combat.
Pour lui, le bilan de l’actuelle direction est positif sur le plan du rayonnement de Jeunesse Socialiste, à l’échelle nationale et internationale.
Pour sa part, Jalal El Moata, président de la commission nationale préparatoire du congrès, a mis la lumière sur le processus d’institutionnalisation et d’organisation des préparatifs à travers une Commission nationale préparatoire qui a opté pour un travail professionnel.
Il a salué à cette occasion la dynamique que connait la jeunesse socialiste lors des campagnes d’adhésions et le renouvellement des adhésions. Selon lui, les enjeux et les défis sont grands. «On a fait un travail de terrain dans les provinces. Et le bilan des adhésions réalisées jusqu’au 12 févier a atteint plus de 5000 adhérents», a-t-il affirmé. Il est à rappeler que cette session a été présidée et modérée par Thami Lkarimi.
Mohamed Nait Youssef