Explosion des droits d’importation du blé tendre

A partir du 1er juin prochain, les droits de douanes applicables sur l’importation du blé tendre vont fortement augmenter. Le gouvernement vient de prendre cette décision pour encourager la commercialisation de la production locale du blé.

Les minoteries sont les premiers visés par cette mesure. Le recours au blé importé reste toutefois préférable pour des raisons de qualité et de calibrage. Valeur d’aujourd’hui, le stock de blé s’élève à 17,7 millions de quintaux, soit plus de quatre mois  et demi des besoins des minoteries industrielles.

Le projet de décret n° 2.19.418 relatif à la modification de la quotité du droit d’importation applicable au blé tendre et ses dérivés vient d’être adopté par le Conseil de gouvernement. Le ministre de tutelle explique cette hausse par l’évolution baissière des prix des céréales au niveau du marché international. Akhannouch veut  à travers cette révision à la hausse des droits de douane sur l’importation du blé encourager la commercialisation de la production locale et l’approvisionnement normal du marché intérieur en blé tendre.

Cette décision intervient aussi dans un contexte national marqué par une campagne céréalière difficile pénalisée par l’absence des pluies et la persistance de la sécheresse et partant, par la baisse des rendements prévus au titre de la campagne 2018/2019. Les prévisions tablent sur une production moyenne ne dépassant pas les 50 millions de quintaux de céréales loin du record de l’année précédente qui a totalisé 103 millions de quintaux.

Pour rappel, le stock national de blé disponible à mi-avril 2019 s’établit à peine à 17,7 millions de quintaux, soit une couverture de 4,5 mois des besoins des minoteries industrielles. Ces dernières ont toujours recouru massivement à l’importation  du blé au détriment du blé local. Et ce, pour plusieurs raisons de calibrage et qualité.

Le blé national reste, toutefois, taxé de qualité inférieure,  que ce soit en termes de couleurs, de calibrage ou de dimension ou  encore de qualité. Cela s’explique aussi par le faible recours aux semences certifiées pour cause de leurs prix excessifs. La recherche agronomique reste le parent pauvre de la filière céréalière et la mise sur le marché de nouvelles variétés de blé ne fait pas partie des priorités de notre politique agricole ni de celle du Plan Maroc Vert…

Fairouz El Mouden

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