Béni Mellal-Khénifra
La signature récemment d’un protocole d’accord pour le renforcement et la réhabilitation des infrastructures de santé dans la région de Béni Mellal-Khénifra d’un montant de plus de 900 millions de dirhams (MDH) est sans aucun doute un nouveau jalon dans le processus de renforcement et de promotion d’un système régional de santé intégré, résilient et répondant au souci d’accessibilité aux soins.
La région qui présentait jusque-là de lourds enjeux en matière de santé primaire et d’urgence et de certaines spécialités médicales, se verra renforcée par un arsenal de nouvelles mesures portant sur la construction, la restauration et l’équipement d’un certain nombre d’établissements de santé dans l’objectif de renforcer l’accès de la population aux services de soins.
Ces mesures contenues dans le protocole signé entre le ministère de la Santé, la Wilaya de la région Béni Mellal-Khénifra et le conseil de la région pour un montant global de 912 MDH visent à renforcer l’offre sanitaire dans l’ensemble des provinces de la région dans l’objectif de hisser le niveau de performance des centres de santé et d’impulser ainsi une dynamique nouvelle à travers la généralisation des infrastructures de santé à l’ensemble des villes.
Ce protocole d’accord, qui couvre la période 2020-2024 porte sur la construction et l’équipement d’un hôpital rattaché au centre hospitalier régional de Béni Mellal d’une capacité de 250 lits et pour la construction du centre hospitalier provincial d’Azilal d’une capacité de 120 lits. Il prévoit aussi la construction et l’équipement d’un hôpital régional pour les maladies mentales et psychiatriques de 120 lits à Béni Mellal, la construction d’un Institut supérieur des professions infirmières et techniques de santé dans la province, outre la construction et l’équipement d’un centre régional de rééducation dans la ville.
Ce protocole vise à pallier les défaillances du système hospitalier régional, avec à la clé un renforcement de l’accessibilité aux soins à l’ensemble des habitants et dans plusieurs spécialités, et ainsi répondre aux attentes croissantes de la population. Il constitue, de ce fait, un nouveau défi pour ce secteur en pleine gestation, et qui tend à s’affirmer en secteur d’avenir à même de répondre aux exigences d’un système de santé performant et résilient.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur régional de la Santé de Béni Mellal-Khénifra, Abderrahman Benhammadi s’est félicité de la signature de ce protocole ambitieux et inédit visant le renforcement et la réhabilitation de l’infrastructure hospitalière de la région à l’horizon 2024, rappelant les objectifs de ce dernier en termes d’»humanisation, de diversification et d’amélioration de l’offre de soins prodigués aux citoyens».
M. Benhammadi a précisé que la signature de ce protocole aura sans nul doute des retombées socio-économiques et professionnelles très importantes , «ne serait-ce qu’en termes de rapprochement des services de santé aux habitants de la région en leur évitant le déplacement vers d’autres villes à la recherche de certains soins ou de places hospitalières avec tout ce que cela peut engendrer comme dépenses financières élevées».
Il a aussi fait savoir que la région connait une transition, démographique et épidémiologique, rappelant que sur le plan démographique, la population de la région a dépassé les deux millions et demi en 2018, ce qui a forcément un impact négatif sur la santé de la population aboutissant parfois à des comportements très nocifs à la santé.
«La réalisation de ces projets va contribuer à la levée des barrières financières à l’accès aux soins pour les citoyens», a de ajouté M. Benhammadi, rappelant que la direction régionale de la santé et les différents acteurs concernés ont effectué un diagnostic exhaustif de l’offre régionale de santé et en ont, par la suite, déduit un état des lieux à la lumière de la loi cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins.
«De là, nous avons établi une liste des projets qui manquent à la région dont les composantes angulaires de l’offre de soins, à savoir les ressources humaines en premier lieu, les infrastructures ainsi que les équipements biomédicaux lourds, outre l’organisation des soins et de leurs filières», a-t-il insisté.
Il a dans ce sens rappelé l’élaboration du Schéma régional de l’offre de soins (SROS) pour la période 2019-2021 dont les projets phares sont inscrits dans ce protocole qui sera mis en œuvre durant la période allant de 2020 à 2024.
En effet, la région connaîtra en vertu de ce protocole un nouveau réseau d’infrastructures de santé favorisant davantage une prise en charge optimale des usagers de ces nouveaux centres, a-t-il conclu.
Pour sa part, le responsable de la communication et de l’information à ladite direction régionale, Hicham Choubi a souligné que les objectifs du protocole d’accord cadrent avec le plan santé 2025 conçu sur la base des Hautes orientations royales, et dont l’un de ses objectifs majeurs réside dans l’organisation et le développement de l’offre de soins hospitaliers.
Il a dans ce sens exposé les efforts consentis par la direction régionale en vue d’améliorer l’accès aux services de santé au profit de la population dans le respect des principes constitutionnels et du droit à la santé érigé par la Loi fondamentale du Royaume.
M. Choubi a mis en avant les réalisations considérables de la direction régionale de Béni Mellal-Khénifra en matière de réduction de la morbidité et de la mortalité dans la région, déplorant, toutefois, certaines insuffisances et dysfonctionnements qui persistent et qui freinent, par conséquent, l’atteinte des objectifs relatifs à l’égalité d’accès et à l’équité en matière de la santé, d’où la réflexion autour d’une nouvelle banque de projets dans le cadre de ce protocole. Le protocole d’accord comprend aussi la création d’un centre régional de transfusion sanguine, la construction et l’équipement du centre régional d’oncologie de Béni Mellal ainsi que la construction et l’équipement de la clinique «Annahar». Il permettra aussi la réhabilitation, la rénovation et l’équipement des hôpitaux de proximité de M’rirt et de Oued Zem, ainsi que la réhabilitation de l’Hôpital provincial Hassan II de Khouribga.
Propos recueillis par Nouamane Labidi