Un temps fort de la première journée du Salon international de l’édition et du livre (SIEL). En effet, un vibrant hommage a été rendu, vendredi 7 février, par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à l’actrice associative, médecin et ancienne membre du CNDH, Hennou Allali. Femme de fer, militante de la première heure, la pasionaria a lutté sur tous les fronts à savoir politique, associatif et professionnel.
Un vrai exemple à suivre…
«Après avoir passé une dizaine d’années consacrées aux études à l’étranger, Hennou Allali était de retour à son pays pour présenter ses services de médecin à ses concitoyens. A cette époque, il y en avait beaucoup (3 ou 4 femmes médecins)», a souligné Saadia Waddah, présidente de la CRDH de la région Casablanca-Settat. Pour cette dernière, Hennou est un exemple à suivre, une femme militante qui a tracé son chemin malgré les tous obstacles. Cette dame de fer, a-t-elle ajouté, a travaillé notamment à Taroudant, Khénifra, Oujda, et Mohammédia.
«Tout le monde la respecter ! Hennou est connue par son travail de terrain notamment dans les prisons, les centres et établissements de protection sociale. Elle a contribué à l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre le sida, elle était aussi membre du CNDH de 2011 au 2016. Son nom a été lié également au travail associatif ainsi que ses efforts déployés dans le domaine de la scolarisation des filles rurales», a-t-elle fait savoir. Et d’ajouter : «Son parcours exceptionnel de femme militante l’a poussé à créer le projet de l’association Illy à Oulmès pour que les filles du monde rural aient un accès facile à l’école et à l’éducation”.
La pasionaria…
Ahmed Zaki, membre du BP du PPS, a mis quant à lui un éclairage sur le parcours politique de Hennou Allali. «On était impressionné par le parcours de Hennou ayant commencé sa carrière politique et universitaire dans des conditions difficiles. Or, son enthousiasme et sa persévérance l’ont aidé d’avantage à continuer ses études supérieurs qui n’ont été pas à l’époque; à l’apportée de tout le monde”, a-t-il souligné.
“Je l’ai connue à la ville de Montpelier avec d’autres étudiants marocains. À l’époque, elle était déjà responsable au sein de la section de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) de la ville. Elle s’y intéressait à ce qui se passait au Maroc, et elle était la première prendre des positions notamment en ce qui concerne certains sujets ou événements relatifs à la situation politique du pays», a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Je l’ai connue aussi militante dans les les rangs du parti communiste marocain dans les débuts des années 60 du siècle dernier. Elle a assumé cette responsabilité avec beaucoup de courage et de rigueur. », conclut-il.
Maman des filles d’Oulmès…
«Maman des filles d’Oulmès» comme beaucoup d’ailleurs de filles de sa ville aimaient l’appelée, Hennou Allali, une des premières gynécologues marocaines, a dédié sa vie à la scolarisation des filles dans les régions enclavées. «C’est notre maman toutes qui nous a sauvées de l’analphabétisme, de l’enfermement et de l’enclavement. Elle nous a construit une maison qui est aujourd’hui notre abri», témoignait Aicha Aslalou, une des filles bénéficiaires du projet Illy à Oulmès. Pour Aicha, Hennou est l’exemple de la fille rurale ayant brisé le silence en prenant son destin en main. «Elle est une femme médecin qui n’a pas oublié ses racines et d’où elle venait.», a-t-elle ajouté.
Quant à Hennou Alali, cet hommage qui a été rendu par le CNDH est une consécration au travail qui a fait avec tous ses collègues au sein du Conseil. «Je ne suis pas changée. Je suis revenue à Oulmès pour créer l’association Illy pour la scolarisation des filles dans les régions montagneuses et enclavées. La place de la fille est la classe, à l’école pour lutter contre le mariage des mineurs», a-t-elle indiqué. Un hommage bien mérité à une militante hors pair!
Mohamed Nait Youssef