Ahmed Zaki: «Nous libérer du productivisme destructeur»

A la veille de la tenue de l’Université annuelle du PPS, nous avons posé deux questions à son président Ahmed Zaki, également membre du Bureau politique du PPS. Voici le contenu de cet entretien express.

Q : A lire la note de cadrage de l’Université annuelle du PPS, l’homme serait au centre de l’approche écologique …

Nous sommes partis de l’idée selon laquelle l’homme doit être un acteur essentiel à travers son rapport avec la nature. Il est impossible de concevoir une vision écologique en oubliant le rôle de l’être humain qui vit de la nature et avec la nature.

Pour cela, deux points sont essentiels :

  • Une approche du développement qui doit être en harmonie avec la nature et l’être humain doit protéger cette nature. Ce qui nécessite, notamment, un équilibre climatique et la préservation de la biodiversité. Il ne faudra pas oublier que l’homme est un animal social qui ressent les effets du réchauffement climatique et devra créer une harmonie avec cette nature, de sorte à faire évoluer positivement le processus climatique dans le sens de la centralité. Les énergies renouvelables doivent, dans ce sens, prendre la place des fossiles.
  • Le mode de consommation doit absolument changer pour couper avec le consumérisme en cours dans le système capitaliste qui ne cherche que le profit, à travers une double exploitation de l’homme et de la nature. Le nouveau mode de consommation devra permettre à la nature à se régénérer et à éviter la destruction des sols et des produits alimentaires.

Q : Quelle est la place de l’écologie, aujourd’hui, dans le référentiel idéologique du PPS ?

Les valeurs que nous avons portées à travers ces soixante-dix années d’existence, en tant que parti, nous avaient permis d’identifier des valeurs essentielles comme le sont, entre autres, la liberté, l’égalité, la solidarité, en nous référant à l’essence même de l’écologie politique. Nous avons constaté que ces valeurs sont en symbiose avec les principes que l’écologie politique prône et qui se déclinent à travers une vision par rapport à la nature, dans le respect de la biodiversité. C’est le pendant comme valeur essentielle.

Or les pays riches, notamment les classes dominantes, considèrent, à tort, qu’ils ont les moyens de se protéger des catastrophes causées par le réchauffement climatique.

C’est ce qui nous a amenés à enrichir notre pensée avec cette panoplie de valeurs d’égalité et de lutte contre l’exploitation de la nature et de l’homme par l’homme. C’est une position conforme à nos fondamentaux.

Nous reconnaissons, cependant,  que l’une des tares communes aux systèmes socialiste et capitaliste est la notion de productivisme, même si les pays socialistes préconisaient le faire pour les besoins de la population, alors que les pays capitalistes pour la recherche du profit maximum. Le productivisme a eu les mêmes effets  sur la nature. C’est l’heure de nous en libérer.

Propos recueillis par M.Khalil

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