On ne le ressassera jamais assez. Les performances de l’économie et partant la croissance du PIB continuent de dépendre fortement des réalisations agricoles.
Les prévisions de croissance pour l’année 2020 ont été revues à la baisse. Il aura suffit de deux années successives de faibles pluies pour que l’ensemble des clignotants passent au rouge. La sécheresse aggravée cette année frappe sérieusement de nombreux secteurs économiques et poussent les analystes à revoir leurs prévisions de croissance initialement arrêtés pour l’année 2020. Le HCP a été le premier à revoir ses notes. Le département de Lahlimi prévoit un taux de croissance du PIB de 2,2% contre 3,5% en 2020.
La sonnette d’alarme retentie à nouveau. Les indicateurs de performances de l’économie nationale affichent des évolutions plus en moins mitigées. Dans son dernier rapport sur le budget prévisionnel économique 2020, le haut commissariat au plan annonce que la croissance économique marocaine continuerait de dépendre structurellement de l’évolution du secteur agricole. L’investissement public continu d’afficher sa «lourde et faible croissance» l’investissement privé reste timide est encore loin de prendre le relais des efforts publics, l’épargne nationale est en perte de points par rapport au PIB face des besoins de financement de l’économie en nette croissance.
Bref rien ne va plus et le gouvernement tarde encore à réagie et à prendre les mesures appropriées pour minimiser les dégâts notamment dans le secteur primaire. Qu’attende-t-il pour réactiver ces cellule de crise et les fonds de développement rural ou agricole et même les fonds de solidarité sociale pour venir en aide au populations sinistrées par les effets de la sécheresse et des conditions climatiques sévères qui ont prévalues lors de cette saison agricole. Le stress hydrique et le manque d’eau vient aggraver davantage la situation.
Sans parler des agriculteurs qui croisent les bras et attendent une probable attention du département de tutelle, les éleveurs, eux, sont angoissé de voir leur troupeau succomber les uns après les autres à cause de la sous alimentation. La situation est tellement chaotique qu’il s’agit d’une sécheresse qui succède à une année agricole aussi aride. Ce qui a entraîné des parcours vident, une absence des végétations et certes une pénurie des aliments du bétail.
Les stocks, s’il en avait déjà, ne suffisent plus et la crainte de voir les prix frôlés des niveaux excessifs n’est pas écartée. Et même l’importation de ces aliments dans les conditions actuelles reste très couteuse. D’ailleurs, les opérateurs de la viande rouge crient haut et fort le risque de forte baisse des prix de vente et la perte non seulement de leurs bétails mais aussi de leurs revenus.
La crise est là mais les officiels tardent à prendre les mesures nécessaires dénoncent-on. La sécheresse, le manque de visibilité combinés à la perte de confiance rendent encore difficile la vie dans le monde rural…
Fairouz El Mouden