L’évolution de la
situation sanitaire mondiale, à l’heure du coronavirus, continue d’inquiéter.
Les mesures prises tardivement et la non observation, stricte et rigoureuse, du
confinement, voire aussi les gestes barrières, continuent à peser lourdement
sur les bilans des infectés et des décès à travers le monde.
Au Maroc, après plus d’une semaine de confinement, même avec le peu de cas confirmés, la courbe des personnes touchées par le Codiv-19 commence à grimper.
En une semaine, les cas positifs sont à 3 chiffres et le nombre de décès à deux, alors qu’au vendredi 20 mars 2020 à 16 heures, le Maroc avait connu 11 nouveaux cas et porté le nombre de cas confirmés à 74. Et valeur d’hier dimanche à 13 H, nous sommes à 450 cas confirmés, alors que le nombre de décès passe de 3 à 26.
D’autre part, et c’est un bémol, le nombre de guérisons et des cas exclus (contacts des positifs) sont en progression. Passant, respectivement, de 2 à 13, et de 349 à 1665 cas.
A regarder de près ces chiffres, l’on peut dire que, au vu des expériences d’autres pays, il faudra s’attendre à une augmentation en flèche des cas de contagion (à pic redoutable), si l’on tient compte du mode de transmission du virus et des cas de manque de conscience du redoutable danger.
Certes, le pays, dans sa globalité, respecte les nouvelles règles de conduite. Mais, ici et là, demeurent quelques inconsciences qui peuvent retarder le deus ex machina.
Certes, il faudra attendre encore deux semaines pour tirer les véritables leçons du confinement (14 jours d’incubation et une semaine d’observation).
Mais, pour continuer à anticiper, comme le Maroc le fait depuis l’apparition des premiers cas locaux, il faudra prévoir une prolongation de l’état d’urgence, en faisant preuve de plus de sérieux, de responsabilité et de fermeté à l’égard des contrevenants, tout en continuant la sensibilisation de manière pédagogique. Il ne s’agit pas de durcir encore les sanctions, mais de les appliquer rigoureusement, en cas de non respect des mesures restrictives.
Aussi, après les nouvelles mesures, sanitaires et économiques, surtout en direction des personnes bénéficiant du RAMED, certaines urgences sont à mettre en place, impérativement :
- serrer la vis en matière de contrôle, en matière d’urgence sanitaire
- sensibiliser encore et encore sur les gestes barrières, notamment les forces publiques, les épiciers et vendeurs des grandes et petites surfaces, ainsi que les différentes clientèles, y compris dans les pharmacies.
D’autre part, les pouvoirs publics doivent se mettre dans la perspective d’un prolongement de l’état d’urgence sanitaire et se préparer à la phase 2 de la pandémie. Pour cela, l’expérience de pays avancés comme la France, l’Italie, l’Espagne, voire les USA, doivent inciter à plus d’anticipation, en matière de masques, de tests pour les personnes fragiles, âgées, femmes enceintes (et d’autres urgences), de lits de réanimation et de médicaments. Sans parler des de l’équipement des structures de soins intensifs et intermédiaires qui pourront atténuer la surchauffe, éventuelle, de nos hôpitaux. Il ne faudra pas attendre, à Dieu n’en plaise, l’aggravation de la pandémie pour se ruer vers la fabrication ou l’importation de ces produits…
De même, sur le plan de l’aide sociale aux personnes confinées dans les coins reculés et enclavés, les produits alimentaires de première nécessité ne doivent pas manquer à l’appel.
Les autorités publiques peuvent organiser, avec les associations caritatives et de soutien aux populations fragiles, pour qu’il n’y ait pas d’oubliés.
Autant de tâches que les fake news, conscients ou inconscients, ne facilitent pas et qu’il faudra combattre avec la plus grande vigueur.
Mohamed Khalil