L’état d’urgence sanitaire a été proclamé au Maroc le vendredi 20 mars à 18H. Depuis, le confinement obligatoire est entré en vigueur dans tous les recoins du pays. Exposés de plein fouet aux risques de contamination au nouveau coronavirus, qu’en est-il des SDF et laissés pour compte? Que font les pouvoirs publics pour les plus démunis en ces temps de pandémie mondiale? Quelles dispositions concrètes sont appliquées par les autorités pour venir en aide à ces personnes dans le plus grand besoin? Reportage.
À l’heure où cette crise sanitaire mondiale prend de l’ampleur, au Maroc, les autorités veillent de jour comme de nuit à la sécurité de tous les habitants ainsi qu’à leur intégrité physique. Il est 15H ce samedi 28 mars dans le quartier historique de «Derb Sultan».
Les autorités opérant dans ladite préfecture sont à pieds d’œuvre, pour la bonne cause.
Les forces de l’ordre, accompagnées de militants associatifs, vont à la recherche des SDF, des laissés pour compte, ainsi que des marginaux. Objectif de cette opération: protéger cette tranche de la société vulnérable et exposée qui se heurte continuellement au Covid-19.
Cette opération, qui va se généraliser dans tout le pays, a pour but de protéger les démunis hommes et femmes.
Mode opératoire: les extirper de la rue pour les conduire dans un lieu aseptisé. Dans ce cas précis, pour les hommes uniquement, l’école Al Qods située à Hay Aïn Chifa 3.
Mais avant cela, les autorités de la préfecture de «Ferb Soltane-Al Fida, avec tact et pédagogie ont exhorté les laissés pour compte de bien vouloir subir la stérilisation avant de se faire conduire dans le lieu où ils éliront domicile durant cette période de pandémie.
Pour les récalcitrants à la stérilisation, à l’image d’un sexagénaire, un agent de police a subi l’épreuve avant lui afin qu’il soit rassuré que cela ne représente aucun danger pour sa santé, et que bien au contraire cette opération est faite pour sa sécurité sanitaire.
Avant de les faire monter dans le véhicule, les autorités s’assurent que ces personnes dans le besoin n’emportent aucun vêtement ou couverture dans le lieu où ils seront confinés durant l’état d’urgence sanitaire.
Aussi, les autorités veillent à ce que «le mètre de sécurité» soit respecté en toute circonstance. D’ailleurs, les équipes d’Al Bayane ont constaté que chaque fourgonnette qui en temps normal peut embraquer jusqu’à 10 personnes ou plus, ne transporte pas plus de deux ou trois personnes par trajet. Ainsi, les mesures de précaution sont respectées à la lettre.
Une fois arrivée à l’école Al Qods, un «kit de dignité» composé d’un survêtement, d’une paire de basket, de sous vêtements, d’une brosse à dents, d’un tube de dentifrice, d’un shampoing, d’un gel de corps et d’un gant de toilette est offert à chaque nouveau pensionnaire.
Aussi, lors de leur installation dans les classes qui servent désormais de dortoir, la distanciation entre les différents pensionnaires est respectée scrupuleusement au grand bonheur de ces laissés pour compte, qui désormais jouissent de l’attention d’un staff dédié et dévoué.
Karim Ben Amar