Décidément, le monde du tourisme n’a absolument pas de chance, dans la 1ère station balnéaire du royaume ! A peine amorce-t-on un certain redressement, quoiqu’infime, que l’actuelle pandémie vient asséner un coup dur dans le corps déjà «fébrile» du secteur. Il est bien vrai que tout le tissu économique peine, en ces moments de torpeur collective qui intrigue le pays.
Bien entendu, on s’attelle beaucoup plus à sauvegarder les vies humaines, par des mesures de prévention que de s’occuper à pallier au break-down de l’économie. On s’y met à fond pour renforcer l’offre sanitaire, à travers des acquisitions de dispositifs de santé. Mais également, on s’applique tambours battants, à indemniser les franges déshéritées de la société que l’épidémie a fortement amoindries. Ce choix prioritaire s’avère au demeurant, judicieux, hautement apprécié par les diverses instances mondiales.
Or, on s’accordera à dire que ce nouvel ébranlement risque «d’enterrer» pour de bon, une option socio-économique de prédilection, longtemps adossée à un site aussi somptueux que la destination d’Agadir. Comment remédier à la crise dont l’incidence ne se ferait pas tarder à se faire ressentir ? Certainement, il est un peu prématuré d’en parler, alors que le pays est en pleine lutte contre le Covid 19.
Toutefois, rien n’empêche de flétrir les retombées du marasme qui remettra en question, sans doute, tous les efforts déployés pour relancer une station en gestation. Sans nullement verser dans un pessimisme démesuré, on conviendra, non sans désolation, que les marchés habituels notamment ceux de France, d’Espagne, d’Angleterre ou encore d’Allemagne mettront du temps à se remettre d’aplomb pour reprendre leur expédition vacancière, dans nos murs.
En attendant, l’Etat serait appelé, plus que jamais, au lendemain de la calamité, à repenser, avec fermeté et sérieux, la chose touristique au Maroc, par la mise en œuvre d’une stratégie radicale. Pour ce faire, il va falloir se poser, d’abord, à notre sens, une série de questions fondamentales. Considère-t-on toujours que le tourisme est l’une des plaques tournantes de l’économie nationale?
Si on répond que oui, en toute conscience, après mûre réflexion, on dira ensuite, en toute responsabilité, quel apport humain avéré et financier approprié, devrait-on mettre, en toute clarté, en direction du département du tourisme, tout en stoppant, une fois pour toute, cette pratique inadmissible d’exclusion acerbe de cadres et de compétences, d’approximation inouïe de «Visions» débiles et de saupoudrage étriqué de fonds?
Enfin, de quelle formule de tourisme aurait-on besoin pour telle ou telle destination du pays? Étant peut-être confinés dans leur bureau ou chez eux, les décideurs du tourisme auront tout le temps d’y penser sérieusement afin de couper court aux fantasmes de naguère. Il aura fallu, assurément, d’un bon coup de pouce Royal pour secouer le cocotier!